Cédric Klapisch - Riens du tout : "J'avais une envie furieuse de faire ce film"
Les Productions Lazennec

France 5 mise sur le premier film du réalisateur de L'Auberge espagnole, ce soir. A ne pas manquer.

La vie d'un grand magasin parisien, les Grandes Galeries, dirigé par un nouveau PDG, M. Lepetit (Fabrice Luchini), qui va chercher à rentabiliser l'entreprise en basant sa politique sur le facteur humain.

Fin 1992, Première encensait le premier long métrage de Cédric Klapisch, avant de donner la parole au jeune réalisateur quelques pages après la critique de Riens du tout. "Coup de chapeau pour Klapisch et les dialogues de (Jackie) Berroyer !, écrivait tout d'abord Jean-Jacques Bernard. L'accumulation de vrais détails, de regards drôles, mais sans mépris, sur un monde du travail évacué de nos écrans, est le premier atout de ce film. La distribution de plus de soixante rôles à des comédiens peu vus jusqu'alors, mais dirigés avec intelligence, augmente encore la jubilation. L'effet de vérité est permanent et le rire alterne avec l'émotion." Saluant aussi "un Luchini parfait", il félicitait au passage la boîte de production Lazennec, qui après avoir "utilisé le court métrage français comme un laboratoire" réussissait "le meilleur des managements : rendre juste et drôle notre vieux cinéma."

Le film qui... de Cédric Klapisch

Fort de tous ces compliments, le réalisateur, qui s'était déjà fait remarquer grâce à ses courts In Transit et Ce qui me meut, évoquait lui aussi l'originalité de cette boîte se spécialisant dans les premiers films. Juste avant Riens du tout, elle avait produit Un monde sans pitié, d'Eric Rochant, et La Discrète, de Christian Vincent, et juste après, elle a soutenu Métisse, de Mathieu Kassovitz. "Entre tous ces cinéastes, on a comme point commun le fait de n'avoir aucun rapport", s'amusait le futur metteur en scène de L'Auberge espagnole auprès d'Eric Libiot. Interrogé sur la pression ressentie au moment de sortir son premier long métrage, il se montrait très enthousiaste : "L'angoisse est derrière moi. De toute manière, les dés sont jetés. Ce fut très douloureux de porter le projet pendant deux ans, mais j'ai attrapé le virus. J'avais une envie furieuse de faire ce film et j'ai autant envie d'en faire un autre. L'idée, c'est de toujours se rapprocher au plus près du film dont on rêve. Rien n'est plus difficile. Mais l'ivresse que procure cette sensation est très agréable."

Son film suivant, ce sera Le Péril Jeune, devenu un film culte du cinéma français dès sa diffusion sur Arte, en 1994, puis sa sortie au cinéma, un an plus tard. La carrière de Klapisch est définitivement lancée, et il n'a jamais perdu son "mojo", cette même envie de tourner, et de se rapprocher du film dont il rêve.


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