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A la base, Elsa n’était pas la sœur d’Anna, mais la grande méchante de l’histoire…

Au printemps 2017, alors que Disney était en train de préparer La Reine des Neiges 2 (qui est sorti au cinéma en novembre 2019), le producteur Peter Del Vecho est revenu en détails auprès d'Entertainment Weekly sur la conception du film d’animation original, qui a cartonné en 2013, et qui reviendra ce soir sur W9, suivi du court métrage Joyeuses fêtes avec Olaf. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’histoire était très différente !

Kristen Bell, la voix d’Anna en VO, a déjà expliqué par le passé qu’Elsa était à l’origine la grande méchante de l’histoire, ce qui était plus proche du conte d’Andersen, mais elle n’avait pas été aussi précise. "Quand on a commencé, Elsa et Anna n’étaient même pas sœurs, révèle le producteur. Ni de sang royal, d’ailleurs. Anna n’était pas une princesse et Elsa s’autoproclamait reine. C’était la grande méchante du film, un vrai monstre. Plus comme dans le conte, en fait. Nous avions une femme maléfique et une héroïne innocente et à la fin, il y avait une bataille énorme contre des monstres de neige crées par Elsa pour composer son armée."

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L’article développe ensuite les révélations de Del Vecho sans le citer précisément, rappelant qu’il était déjà question d’une malédiction disant qu’un être puissant doté d’un cœur glacé serait capable de détruire le royaume d’Arendelle, et que certains éléments définitifs du film d’animation étaient déjà en place. Dans cette version, Elsa était désignée par erreur comme la personne maudite, car elle était incapable d’aimer après avoir été abandonnée à l’autel par son futur époux le jour de son mariage. "A la fin, écrit EW, Elsa attaquait les deux héros, Anna et Kristoff, grâce à ses monstres de neige, puis Kristoff avait droit à un ‘moment Han Solo’ en tentant de protéger Anna. Cette attaque déclenchait une énorme avalanche, qui coinçait les héros. Le twist ? La prophétie ne désignait pas Elsa, mais Hans, un prince qui a métaphoriquement le cœur glacé : il est froid, ne ressent rien. C’est au cours de ce final qu’Elsa devait se rendre compte que son propre cœur était capable d’aimer à nouveau."

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"Notre problème principal, c’est qu’on trouvait cette fin déjà vue. Le public ne pouvait pas s’attacher à Elsa puisqu’elle avait passé tout le film à être la méchante… En transformant la relation entre les deux héroïnes, on pouvait développer cette idée qu’elle a peur de ses pouvoirs, et enfin comprendre le personnage. Si elle a peur d’elle-même et de faire du mal aux autres, ça change complètement la donne. Anna est une héroïne de l’amour et Elsa se construit à travers sa peur. Elle devient ainsi plus sympathique, et la relation entre les deux est moins basique que ‘le bien contre le mal’. ‘L’amour contre la peur’, c’est plus fort."

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Cette idée, proposée par Chris Buck, a été acceptée, et développée en compagnie de la coréalisatrice Jennifer Lee. "Il nous a demandé : ‘Pourquoi faut-il toujours que la malédiction soit levée grâce à un baiser ? Et pourquoi c’est toujours l’homme qui sauve la femme en détresse ? On ne pourrait pas essayer quelque-chose de différent ? C’est comme ça qu’on a bouleversé les choses en faisant en sorte qu’Elsa accomplisse sa destinée en sauvant sa sœur."

Ceci dit, le grand final a encore été modifié par la suite, la production estimant que les différentes actions des personnages étaient trop compliquées à orchestrer. "Lee avait trouvé une idée plus émouvante, mais elle était difficile à comprendre à cause des twists. Le spectateur devait croire que Hans était le héros, puis Kristoff, puis Anna, et enfin Elsa. C’était trop long, trop brouillon." Del Vecho conclut en expliquant qu’un artiste de la boîte, John Ripa, a proposé de refaire tout le storyboard pour mieux réorganiser ce passage. "Il est arrivé avec cette idée qu’en laissant échapper ses émotions, Elsa déclenche une tempête. Cela nous permettait d’isoler Hans et Elsa, pendant qu’Anna cherche Kristoff dans le blizzard. Ainsi, nous pouvions offrir à Kristoff ‘son moment’ puis s’attarder dans un second temps sur Elsa et Anna. On avait enfin le bon timing grâce à lui et quand on a proposé son storyboard à John Lasseter et son équipe, ils lui ont fait une standing ovation."

Après de nombreuses réécritures, c’est donc cette version qui a été créée pour sortir fin 2013 au cinéma. Effectivement, la jeune fille n'est pas sauvée par le baiser d'un prince, elle n'a d'ailleurs pas besoin d'un homme pour être victorieuse et briser la malédiction... Bande-annonce :

 

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