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Malgré 4,4 milliards de dollars de recettes enregistrées cet été, le cinéma américain n’aurait pas de quoi pavoiser.Il faut toujours se méfier des chiffres : le même jour que l’annonce d’une très bonne fréquentation dans les salles française (38 millions de spectateurs) sur le premier semestre, ceux du box-office américain tombaient officiellement. Ils sont spectaculaires (4,4 milliards de dollars de recettes comptabilisés depuis le début de l'été) mais en apparence seulement. Le New York Times les a décortiqués pour découvrir qu’en fait seuls 543 millions de tickets ont été vendus, en faisant le pire score depuis l’été 1997 (540 millions de tickets), mais aussi que comparativement a l’été 2010, la hausse n’était que de 1%, ou que les ventes de billets sur le second trimestre ont chuté de 20 %. Sans compter l’aspect faussé que prend le montant global des recettes lorsque une bonne partie est due au supplément demandé pour les séances 3D.Plus inquiétant encore : trois films (Transformers 3, Pirates des Caraïbes 4 et le dernier Harry Potter 7) ont cannibalisé près de la moitié de ces recettes ! On en avait déjà parlé ici : la plupart des films en tête du box-office américain de l'été sont des suites. Ce n'est pas une surprise, mais ce n'est pas non plus bon signe pour l'originalité des projets à venir. En parallèle, le pouvoir d’attraction des stars continue à s’effondrer (Jim Carrey, Tom Hanks, Julia Roberts, Daniel Craig et Harrison Ford n’ont pas attiré les foules dans les salles qui ont projeté Mr Popper et ses pingouins, Il n’est jamais trop tard ou Cowboys & Envahisseurs, films globalement jugés médiocres par la presse). A l’inverse, des films comme Mes meilleures amies ou La planète des singes : l’origine ont surpris les analystes. Leur succès, qui a surpassé toutes les estimations, rappelle la puissance d’un outil qui échappe au marketing : le bouche à oreille.