District 9 n'était pas une étoile filante dans le paysage de la science-fiction moderne : avec Elysium, Neill Blomkamp lance une nouvelle bombe d'anticipation politico-réaliste, et cette fois il a les moyens. Mais un casting de stars et 120 millions de dollars de budget ne lui ont pas pour autant fait oublier que rien n'est plus réaliste que la réalité.Dans Elysium, il projette l'humanité dans un monde divisé entre les riches qui ont fui la planète après en avoir épuisé les ressources, et les pauvres qui croupissent dans la décharge à ciel ouvert qu'est devenue la terre. Et comme le cinéaste sud-africain aime raconter les histoires de l'intérieur, l'équipe de ce blockbuster est partie poser ses caméras dans une gigantesque décharge à ciel ouvert au nord du Mexique, dans laquelle la poussière dans l'air est composée à 75% de matière fécale. Et c'est là que les emmerdes ont commencé...Sharlto Copley : On a tourné la grosse scène d’action du film dans cette décharge – la plus grande au monde après celle qui se trouve en Corée du Nord – pendant deux semaines. Neil nous a dit : « On pourrait tout faire sur fond vert et aller ailleurs pour rester bien au chaud et boire du thé, mais je n’ai jamais vu une scène d’action de cette envergure filmée dans un décor comme celui-là. Et c’est ce que je veux ! »Matt Damon : On a donc serré les dents parce que le jeu en valait la chandelle. Résultat ? J’ai vécu les deux semaines de tournage les plus tuantes de ma carrière.Neill Blomkamp : Compte tenu des conditions, les assurances et les syndicats canadiens (une bonne partie des membres de l’équipe était originaire de là-bas) ont commencé à flipper. Ils ont exigé un rapport toxicologique sur l’endroit, qui s’est révélé très négatif. Matt a été très pro, mais certaines personnes ont essayé de me torpiller en coulisses. J’ai compris dans quel pétrin je m’étais mis dès le premier jour des prises de vues. Je suis arrivé le matin à l’aube et ça puait horriblement, le soleil venant brûler cette petite couche d’humidité qui remonte du sol. C’était une putain d’infection !Diego Luna : Les lieux de tournage étaient au coeur de la décharge. L’un d’eux, par exemple, avait été surnommé « la rivière de caca ». Les gars aux talkies disaient : « OK, descendez le matos. Rendez-vous à la rivière de caca pour la scène 36. »Sharlto Copley : Je me suis bien marré avec l’hélicoptère. Évidemment, plus vous descendez et plus vous soulevez la poussière du sol. J’étais avec le pilote mexicain pour les prises de vues aériennes et j’ai aperçu Matt et Diego en contrebas. Je lui ai alors hurlé de faire descendre son engin : « Plus bas ! Plus bas ! » On les a entourés d’un mur de poussière, c’était incroyable ! Je les regardais la manger en jubilant.Matt Damon : On a littéralement bouffé de la merde. Diego et moi en étions recouverts. Vous avez déjà été pris dans le souffle d’un rotor d’hélicoptère ? Ça peut être très violent.Propos recueillis par Benjamin RozovasL'entretien avec l'équipe d'Elysium est à lire dans son intégralité dans le dernier numéro de Première, aujourd'hui en kiosquesElysium de Neill Blomkamp, avec Matt Damon, Sharlto Copley, Jodie Foster, Diego Luna sort en salles le 14 août prochain.
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- Matt Damon : « On a littéralement bouffé de la merde sur le tournage d’Elysium »
Matt Damon : « On a littéralement bouffé de la merde sur le tournage d’Elysium »
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