Man of Steel n'a pas fait table rase : clins d’œil et hommages à la mythologie Superman
Les clins d’œil de Man of Steel
« Notre mot d?ordre sur Man of Steel , c?était de se dire qu?aucun film n?avait jamais été fait sur Superman. (?)<em> Si on réfléchit aux films précédents, on est tenté de faire des citations, des clins d??il, des hommages, et c?est un jeu dangereux. On a décidé de faire table rase du passé, histoire de ne rien s?interdire.</em> » Voici ce que Zack Snyder affirmait à Première lors de la promo de <em>Man of Steel</em>, reboot chargé de faire oublier ?Superman ?Returns? et de relancer durablement les aventures de l'homme d'acier au cinéma. S'il a tombé le slip, peigné la mèche et ne s'envole plus sur le thème mythique de John Williams, le Superman de Goyer, Snyder et Nolan n'a pas pu ignorer totalement ses prédécesseurs ni ses références classiques de comics.La preuve.Attention, cet article contient évidemment des <strong>SPOILERS</strong>.Voir aussi : <strong>Superman, plus de 70 ans d'adaptations</strong><strong>Comment Man of steel prépare sa suite et Justice League</strong><strong>Review : Man of steel, le retour spectaculaire de Superman</strong><strong>Par Yérim Sar</strong>@YérimSar
Le docteur Hamilton
Lié à S.T.A.R. Labs, le docteur Hamilton (Richard Schiff) a un rôle clé dans la résolution de l'intrigue. Même si bien sûr il ne participe pas au combat, il comprend assez vite comment stopper le plan de Zod en un temps record. Bien que son sort soit plus qu'incertain à la fin du film, ce serait assez dommage de le laisser pour mort : personnage secondaire bien connu des amateurs, le chercheur sert de soutien scientifique à Superman dans de nombreuses sagas, il l'aide à s'équiper en lui fournissant de la technologie de pointe, etc.
Lana Lang et Pete Ross
Dans les comics Lana Lang est le premier amour de Clark. Ici, elle n'est présente que lors d'un flashback. Lorsque toute la classe du petit Kent est dans le bus scolaire, une jeune fille semble l'apprécier et lui fait les yeux doux, avant d'être témoin de son exploit (il sauve tout le monde en hissant le bus hors de l'eau puis va rechercher Pete en train de se noyer) : c'est Lana. Cela renvoie à l'essentiel de leur relation, une (petite) amie et confidente qui garde son secret. Même comportement du côté de l'ami de Clark qu'on retrouve à la fois en flashback et dans le présent, témoin des pouvoirs du héros : c'est Pete Ross, bien connu des lecteurs.Ces deux personnages sont aussi des points de repère pour les fans de la série Smallville, où ils étaient particulièrement mis en avant.
Les hommages aux comics
Si le ton du film est évidemment moderne et <strong>tranche avec l'image traditionnelle de Superman</strong> en bien des points, l'équipe a mis un point d'honneur à rendre hommage aux anciens, via des détails d'apparence insignifiante.<strong>Mort Weisinger</strong> : dans l'album photo que Maman Kent feuillette, on voit un cliché de Clark avec une médaille, à côté de son père et on peut lire le nom de son école, Weisinger Primary School. C'est le nom d'un des éditeurs en chef de DC Comics, à l'origine de l'explication des pouvoirs de Superman par le soleil. Il a aussi créé les super-héros Aquaman et Green Arrow.<strong>Otto Binder</strong> : le barber shop de Smallville nommé « Otto's Barber Styling » est une référence à Otto Binder, scénariste qui a beaucoup apporté à Superman dans les années 40, on lui doit notamment Supergirl et Brainiac (tiens, tiens). Le choix du barber shop n'est pas innocent : Binder a créé également Mighty Samson, série sur le héros dont la force réside dans les cheveux.<strong>Superman Birthright</strong> : c'est dans les pages de cette bd signée Mark Waid qu'on a la nouvelle signification du S qui devient un symbole d'espoir. Au niveau purement graphique, le passage où le héros s'exerce à voler et survole un groupe de zèbres renvoie également à cette ?uvre.<strong>All-Star Superman</strong> : considéré comme un des comics incontournables pour l'homme d'acier, cette ?uvre signée Grant Morrison et Frank Quitely est à l'honneur via le discours de Jor-El à son fils. La partie où il explique au héros qu'il sera un espoir pour l'humanité, ponctuée par le symbolique « <em>et à la fin, ils te rejoindront dans la lumière</em> » (« they will join you in the sun »), est une version à peine réécrite de sa tirade des comics.<strong>La lune de Wegthor</strong> : là c'est uniquement pour les experts, mais dans un plan furtif (à peine 2 secondes !) sur Krypton, quand Jor-El fuit pour échapper à Zod, on voit dans le ciel une sorte de lune à moitié explosée. C'est la lune de Wegthor, détruite suite à une erreur du scientifique Jax-Ur (présent ici sous les traits de Mackenzie Gray) dans les comics.<strong>Paul H. Cassidy</strong> : on voit pendant une scène Clark bosser comme serveur dans un bar appelé le Cassidy Pub. Des acharnés y voient un hommage à un artisan travaillant dans l'ombre de Joe Shuster en 1939, Paul H. Cassidy, en charge des couleurs, de l'encrage et des « finitions ». Il aura fallu attendre son décès en 2005 pour que l'on rappelle que c'est lui qui a ajouté le S sur la poitrine du héros.<strong>Guardian</strong> : le nom de code qui sert à désigner le colonel Hardy (Christopher Meloni) est « Guardian ». C'est également le nom d'un super-héros. Sans doute un simple clin d??il ; certains pensent que Meloni pourrait carrément devenir lui-même Guardian mais c'est assez hasardeux.
Le spectre de Superman 1 et 2
La saga de Christopher Reeves est implicitement honorée par Snyder lors de la séquence de combat opposant Superman à Faora (Antje Traue) et Nam-Ek (rien à voir avec DBZ). Nam-Ek est très grand et ne lâche que des grognements de bête féroce, tandis que Faora est une brune aux cheveux courts. Cela fait écho aux combats dans Superman 2, où le héros se retrouve confronté aux complices de Zod : la brune Ursa et un certain Non, également de grande taille et toujours silencieux.Tout comme Faora qui a "remplacé" symboliquement Ursa, Nam-Ek est un personnage qui existe dans les comics : c'est un scientifique Kryptonien qui est devenu mi-homme mi-bête suite à une expérience pour devenir immortel. Même si rien n'explicite tout ça, sa taille et ses rugissements vont dans ce sens, ainsi que le fait qu'on ne voit pas son visage.Concernant le premier Superman de Richard Donner, c'est un détail mais nombreux sont ceux qui rapprochent l'aspect du vaisseau transportant le héros encore bébé de celui du film de 1978.
Smallville
<strong>On le disait il y a quelques jours</strong>, la série <em>Smallville</em> a beau être décriée, elle n'en reste pas moins un succès populaire qui s'est étalé sur 10 ans. Du coup, <em>Man of steel</em> n'a pas hésité à faire des appels du pied aux fans.Un arrière-plan très appuyé par la caméra nous montre l'enseigne d'un garage « Sullivan Truck & Tractor Repair » : clin d??il à la famille du personnage de Chloé Sullivan.Parmi les gamins de l'école de Kent on trouve Whitney Fordman (Robert Gerdisch) : en version lycéenne il est le rival de Clark côté c?ur durant la première saison de la série.Lors d'une scène d'action, des gens se réfugient à l'intérieur d'un commerce où il est indiqué « Ezra?s Mail Depot » ce qui renvoie à Ezra Small, fondateur de Smallville dans la série.Viennent ensuite des acteurs en commun, dont <strong>Tahm</strong><strong>oh</strong><strong> Penikett</strong>, <strong>Ian Tracey</strong>, <strong>David Paetkau</strong>, <strong>Chad Krowchuck</strong> pour les moins marquants. Par contre difficile pour les habitués du petit écran de louper <strong>Alessandro Juliani</strong>, ici l'officier Sedowsky qui apparaît peu après le Docteur Emil Hamilton. Sauf que dans la série c'était lui qui jouait le scientifique. Un passage de relais amusant.On reconnaît ensuite <strong>Mackenzie Gray</strong>, qui joue ici Jax-Ur et incarnait le clone de Lex Luthor version âgée dans la dernière saison de la série.La meilleure pour la fin : <strong>Amy Adams</strong>, notre nouvelle Lois Lane, était également dans <em>Smallville</em> où elle écopait d'un rôle de « méchante » totalement pitoyable. Son personnage de Jodi Melville était une lycéenne obèse qui acquiert le pouvoir de maigrir en un temps record, sauf que cela décuple sa faim et elle doit « absorber » le gras des autres pour y remédier. C'est à dire que sa mâchoire s'ouvre dans des proportions monstrueuses (pour ne pas dire grotesques) et elle subvient à ses besoins de cette façon. Pour Amy, la route a été longue.
Bonus : 300
Zack Snyder s'est également permis de placer au moins deux auto-références. Il s'agit d'allusions discrètes à son film 300, autre adaptation de comics et sans doute le long-métrage que le cinéaste considère comme son plus marquant pour le grand public.Vous vous souvenez sans doute de la réplique du messager qui vient prévenir Leonidas, après la réaction hostile du Spartiate : « <em>this is madness !</em> » (« <em>c'est de la folie !</em> »). Jor-El (Russell Crowe) crie la même chose à Zod (Michael Shannon) lorsqu'il est témoin de la violence de ses actes sur Krypton.Bon ok, c'est moyen. En voilà une plus évidente : l'équipe de football du lycée de Smallville est encouragée via des décorations sur des devantures de magasins et leur nom est désormais « The Smallville Spartans » (« les Spartiates de Smallville »).
Steve Lombard
Les personnages principaux de la rédaction du Daily Planet sont ici Perry (Laurence Fishburne), Lois (Amy Adams) et un troisième larron appelé Steve, joué par Michael Kelly. Il s'agit de Steve Lombard. Qui ça ?Dans les comics Steve est le responsable de la rubrique sport du Planet, et c'est plus ou moins un gros beauf qui est l'antithèse de Clark Kent, même s'il n'est pas méchant (un peu comme Flash Thompson pour Peter Parker). Ici, son côté rentre-dedans ne se voit qu'à la toute fin lorsqu'il propose à Lois de l'accompagner pour assister à un match, avant de se rabattre sur une autre qui le rembarre également.
« Notre mot d’ordre sur Man of Steel, c’était de se dire qu’aucun film n’avait jamais été fait sur Superman. (…) Si on réfléchit aux films précédents, on est tenté de faire des citations, des clins d’œil, des hommages, et c’est un jeu dangereux. On a décidé de faire table rase du passé, histoire de ne rien s’interdire. » Voici ce que Zack Snyder affirmait à Première lors de la promo de Man of Steel, reboot chargé de faire oublier Superman Returns et de relancer durablement les aventures de l'homme d'acier au cinéma. S'il a tombé le slip, peigné la mèche et ne s'envole plus sur le thème mythique de John Williams, le Superman de Goyer, Snyder et Nolan n'a pas pu ignorer totalement ses prédécesseurs ni ses références classiques de comics.La preuve.Attention, cet article contient évidemment des SPOILERS.Voir aussi : Superman, plus de 70 ans d'adaptationsComment Man of steel prépare sa suite et Justice LeagueReview : Man of steel, le retour spectaculaire de SupermanYérim Sar@YérimSar
Commentaires