Cette semaine au cinéma, vous avez rendez-vous avec Woody Allen, les ados de Kaboom, les vampires de Laisse-moi entrer et le grand méchant Gru.Choix numéro 1 : Moi, moche et méchant, de Chris Renaud, avec la voix de Gad Elmaleh.Synopsis : Dans un agréable quartier de banlieue, une maison noire avec une pelouse en décomposition. Une vaste planque est dissimulée sous cette maison, à l'insu des voisins. Entouré par une petite armée de sous-fifres, nous découvrons Gru, qui prépare le plus grand cambriolage de toute l'histoire. Il va voler la lune !L'avis de Première : Dès le prologue, où le potentiel de la 3D est parfaitement exploité, on sent bien que l’affaire est dans le sac : l’esprit cartoon de l’histoire, le design sympathiquement rond des personnages et l’animation fluide accrochent d’emblée. Quant au personnage de Gru, un vrai-faux méchant comme on n’en fait plus, il suscite une sympathie grandissante en raison de son goût pour les gadgets insensés et, surtout, grâce aux bien-nommés Minions qui l’entourent, cette horde de sous-fifres jaunes et gaffeurs avec leur voix et leur charabia rigolos. Côté scénario, Moi moche et méchant se présente comme une très jolie fable initiatique sur la paternité qui voit Gru et les orphelines ouvrir progressivement leur coeur. De comique (voir leur association forcée pour pénétrer l’antre imprenable de l’impossible Vector), leur relation devient de plus en plus attendrissante, pour atteindre son acmé dans une scène d’anthologie digne des meilleurs Disney où l’émotion vous étreint sans prévenir. En la voyant, on se dit que, définitivement, Pixar, Sony, 20th Century Fox et DreamWorks ont un sacré nouveau concurrent sur les bras.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Kaboom, de Gregg Araki, avec Thomas Dekker, Juno Temple...Synopsis : Smith mène une vie tranquille sur le campus - il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet - jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer.Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre de la Fille Rousse énigmatique qui hante ses rêves.En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera non seulement sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.L'avis de Première : Kaboom, teen movie allumé gorgé de sexe, de sang et de stupéfiants, pourrait être un appendice à sa fameuse "teenage apocalypse trilogy" (Totally F***ed Up, The Doom Generation, Nowhere). On ne va pas se mentir : malgré tout le respect qu’on doit à sa filmo récente, ça faisait dix ans qu’on désespérait de retrouver l’Araki old school, celui qui avait su capter mieux que personne le désordre ado de la fin des années 90 dans tout son bruit et sa fureur. Si l’angoisse générationnelle et les décharges d’ultraviolence ont disparu (après tout, Araki a fêté ses 50 ans l’année dernière), c’est pour mieux laisser la place à un hédonisme pur, une quête du plaisir sans garde-fous. La provoc, elle, passe surtout par des dialogues incroyablement affûtés, servis par une bande de comédiens démente où les révélations se bousculent. Bardé de couleurs et de sons incroyables (Araki a toujours un des meilleurs iTunes du cinéma US), Kaboom finit par regarder l’apocalypse dans les yeux avec un rictus effronté. Le message est clair : si la fin du monde est pour demain, assurez-vous qu’aujourd’hui soit aussi explosif que possible.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Entre nos mains, de Mariana OteroSynopsis : Confrontés à la faillite de leur entreprise de lingerie, des salariés ‐ majoritairement des femmes – tentent de la reprendre sous forme de coopérative. Au fur et à mesure que leur projet prend forme, ils se heurtent à leur patron et à la réalité du « marché ». L’entreprise devient alors un petit théâtre où se jouent sur un ton espiègle, entre soutiens‐gorge et culottes, des questions fondamentales, économiques et sociales.Ils découvrent dans cette aventure collective, une nouvelle liberté.L'avis de Première : Devant l’objectif de Mariana Otero, qui fait du cinéma avec des riens (une conversation ping-pong, un entrepôt vide, une chanson fédératrice...), se dessinent des personnalités tranchées et attachantes. Ce sont surtout des femmes qui, pour certaines, travaillent là depuis plus de vingt ans. Ni héroïnes ni pasionarias, elles sont timides ou délurées, sûres de ce qu’elles veulent ou en proie au doute. Des entrepôts aux salles de couture, des bureaux à la cantine, on suit l’évolution de leurs pensées, de leurs désirs... Ainsi, ce qui aurait pu n’être qu’une simple plongée documentaire devient, au-delà de la fable humaine, un polar social qui prend à la gorge.Bande-annonce : Choix numéro 4 : Laisse-moi entrer, de Matt Reeves, avec Chloe MoretzSynopsis : Remake de Morse. Abby, une mystérieuse fille de 12 ans, vient d'emménager dans l'appartement d'à côté de celui où vit Owen. Lui est marginal, il vit seul avec sa mère et est constamment martyrisé par les garçons de sa classe. Dans son isolement, il s'attache à sa nouvelle voisine qu'il trouve si différente des autres personnes qu'il connaît. Alors que l'arrivée d'Abby dans le quartier coïncide avec une série de meurtres inexplicables et de disparitions mystérieuses, Owen comprend que l'innocente jeune film est un vampire.L'avis de Première : Vous aurez reconnu le pitch : Laisse-moi entrer est le remake américain de Morse, le sublime film de vampires suédois de Tomas Alfredson. Il fallait être kamikaze pour s’attaquer à un tel projet à peine un an et demi après la sortie de ce classique instantané. Matt Reeves (Cloverfield) ne s’est pas dégonflé. S’il y a des choses à admirer dans sa relecture – l’interprétation troublante de Kodi Smit-McPhee (le gamin de La Route), la mise en scène élégante, la magnifique bande-son de Michael Giacchino –, c’est presque ce qui énerve le plus. Pourquoi avoir mis toutes ces compétences au service d’un film qui ne trouve jamais sa raison d’être, si ce n’est celle de permettre au public américain, allergique aux sous-titres, d’avoir accès à cette histoire ?Bande-annonce : Choix numéro 5 : Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, de Woody Allen, avec Naomi Watts, Anthony Hopkins...Synopsis :Tout commence une nuit, lorsqu’Alfie se réveille, paniqué à l'idée qu'il ne lui reste plus que quelques précieuses années à vivre. Cédant à l'appel du démon de midi, il met abruptement fin à quarante années de mariage en abandonnant sa femme Helena. Après une tentative de suicide et une analysevite arrêtée, celle-ci trouve un réconfort inattendu auprès d'une voyante, Cristal, qui lui prédit une histoire d'amour avec un « grand inconnu tout de noir vêtu »L'avis de Première : Quand Woody Allen fait du sous Woody Allen, ça donne Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. Un film choral où le casting est censé faire oublier un scénario abscons et des personnages sans relief. Anthony Hopkins tire un peu son épingle du jeu en jouant ce cinquantenaire plaquant tout pour se mettre en ménage avec une prostituée. Mais le spectateur se retrouve vite dans la peau d'Hopkins qui, dans une scène accablante, attend que le viagra fasse effet. Le spectateur, lui, pourra toujours attendre. Vous allez rencontrer... est un Woody totalement raté à ranger à côté de ses autres échecs (Le Rêve de Cassandre ou Scoop). Pas de quoi s'inquiéter il a déjà fini son prochain film...Bande-annonce :