Le choix de Première : The Grandmaster de Wong Kar-wai avec Tony Leung, Zhang ZiyiSynopsis : The Grandmaster est l’histoire d’Ip Man, maître de l’école du wing-chun (une des branches du kung-fu chinois) et professeur du célèbre Bruce Lee. Mais le film évoque également une époque révolue et un monde disparu. (...) Bien qu’il ait traversé une période extrêmement difficile après l’invasion de Foshan par les Japonais, Ip Man refuse de se laisser vaincre par la détresse. Il monte une école de wing-chun à Hong Kong : il ne tarde pas à compter parmi ses élèves des disciples dévoués – dont Bruce Lee – et à populariser cette forme particulière de kung-fu, désormais enseignée dans le monde entier.L'avis de Première : The Grandmaster s’est longtemps appelé The Grandmasters. Wong Kar-wai avait donc à un moment prévu de donner des airs de film choral à son (faux) biopic d’Ip Man. Finalement, The Grandmaster sort en salles au singulier, sacrifiant les personnages satellites qui tournent autour de celui qui fut le maître de Bruce Lee. Le souci, c’est que ce choix de narration semble s'être imposé à cause de l’ampleur folle du projet et non en raison d’une visée artistique véritablement soupesée. En ce sens, le nouveau Wong Kar-wai ressemble au gigantesque trailer d’un film dont nous verrons probablement une version longue – aux dernières nouvelles le réalisateur est reparti en salle de montage. Alors, à quoi bon se déplacer cette fois ? Parce que même si le film est en lambeaux, ces derniers n’en restent pas moins somptueux. La bonne nouvelle, c’est que The Grandmaster est un vrai long métrage sur le kung-fu et pas une production où des gens se balancent des volées de coups entre deux déambulations au ralenti dans des couloirs enfumés. Un peu anesthésiés par le spleen de ses trois précédents films, on avait presque oublié à quel point Wong Kar-wai demeure un cinéaste de l’excitation visuelle pure. Sublimement shootées, splendidement iconiques, les scènes de combat procurent ici des moments de jubilation foudroyants. Si Tony Leung est le grandmaster du titre, Zhang Ziyi, elle, n’est jamais très loin de lui voler la vedette, s’adjugeant les plus belles scènes (le combat en vison sur un quai de gare ou celui, tout en frôlements, qui débouche sur un baiser non consenti). Même en version courte, force est de constater que cette oeuvre-là se conjugue au pluriel.Bande-annonce : Choix n°2 : Parker, de Taylor Hackford, avec Jason Statham, Jennifer Lopez...Synopsis : Parker est le plus audacieux et le plus redoutable des cambrioleurs. Spécialiste des casses réputés impossibles, il exige de ses partenaires une loyauté absolue et le respect scrupuleux du plan. Alors qu’une opération vient de mal tourner à cause d’une négligence, Parker décide qu’il ne travaillera plus jamais pour Melander et son gang. Mais le caïd n’accepte pas l’affront et ses hommes laissent Parker pour mort. Bien décidé à se venger, Parker remonte la piste du gang jusqu’à Palm Beach. Se faisant passer pour un riche Texan à la recherche d’une luxueuse propriété, il rencontre la séduisante Leslie, un agent immobilier qui connaît les moindres recoins de l’île. Avec l’aide de la jeune femme, Parker découvre que le gang projette de rafler 50 millions de dollars de bijoux. Il monte alors un plan pour s’en emparer. C’est le début d’une opération dont Parker n’avait prévu ni l’ampleur, ni les conséquences. D’après le roman Flashfire de Richard Stark/Donald E. WestlakeL'avis de Première : Imaginé par l’écrivain Donald E. Westlake (alias Richard Stark), le personnage de Parker a pris, au fil des adaptations ciné, les traits de gens comme Lee Marvin (Le Point de non-retour, John Boorman, 1968), Robert Duvall (Échec à l’organisation, John Flynn, 1973) ou Mel Gibson (Payback, Brian Helgeland, 1999). Il a aujourd’hui la dégaine de Jason Statham dans cette petite « badasserie » du samedi soir signée Taylor Hackford. Le réalisateur de Ray emballe ça avec son habituelle absence de personnalité, lorgnant finalement moins du côté de Boorman & Co que de celui de Soderbergh période Hors d’atteinte – Jennifer Lopez retrouve d'ailleurs ici un rôle à la Karen Sisco, celui d’une fille sexy et dessalée qui en pince pour les bad boys. Elle est parfaite, le résultat est cool et violent comme il faut, les méchants (des trognes échappées de The Shield et The Wire) sont bien castés, mais on ne choquera personne en précisant qu’à aucun moment le film n’arrive à la cheville de ses prédécesseurs. Chaque époque aurait-elle le Parker qu’elle mérite ? Choix n° 3 : Les Gamins, d'Anthony Marciano, avec Alain Chabat, Max Boublil...Synopsis : Tout juste fiancé, Thomas rencontre son futur beau-père Gilbert, marié depuis 30 ans à Suzanne et en pleine crise de la cinquantaine. Gilbert, persuadé d'avoir gâché sa vie à cause de son couple, dissuade Thomas d'épouser sa fille Lola et le pousse à tout plaquer à ses côtés. Gilbert et Thomas se lancent alors dans une nouvelle vie de gamins pleine de péripéties, persuadés que la liberté est ailleurs. Mais à quel prix retrouve-t-on ses rêves d'ado ?L'avis de Première : Voilà longtemps qu’une comédie française ne nous avait pas autant fait marrer. Car si la mise en forme reste un peu trop sagement illustrative et si la dimension « sensible » du scénario ne convainc pas totalement, l’essentiel répond à l’appel. Soit un ressort comique actionné avec un sens du timing d’une rare acuité et, surtout, une écriture souvent fulgurante où blagues régressives, punchlines imparables et autres bouffées de méchanceté intelligente (terrible anniversaire d’un « adorable » papy) font éclater de rire. Face à un Alain Chabat qui s’ébroue avec un plaisir d’acteur retrouvé, Max Boublil (également scénariste du film et à l’affiche ce mois-ci dans Des gens qui s’embrassent, de Danièle Thompson) prouve avec brio qu’il existe une vie après Internet et le stand-up.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici
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- Les sorties de la semaine du 17 avril : The Grandmaster, Parker, Les Gamins...
Les sorties de la semaine du 17 avril : The Grandmaster, Parker, Les Gamins...
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