Choix N°1 : Wild de Jean-Marc Vallée, avec Reese Witherspoon, Laura Dern...Synopsis : Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue… Cheryl va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force.Adaptation des mémoires de Cheryl Strayed, Wild : marcher pour se retrouver L'avis de Première : Il y a cette scène géniale dans La Mort suspendue, de Kevin Macdonald, où le héros alpiniste, bloqué dans une crevasse, sait qu’il va y passer et dit que tout ce qui occupe son esprit à ce moment-là, c’est la chanson de Boney M., "Brown Girl in the Ring". Parce qu’il a fini par s’en sortir, l’anecdote est aussi amusante que vertigineuse car elle révèle la place centrale qu’occupe la musique dans notre esprit quand le sol se dérobe sous nos pieds. À sa manière, Wild évoque également cette idée-là, sauf qu’ici Simon and Garfunkel remplacent Boney M. La rencontre entre deux obsessionnels de la pop, Nick Hornby au script et Jean-Marc Vallée à la caméra, ne pouvait déboucher que là-dessus. L’intelligence du film est de formuler cette idée en creux, sachant que la partie émergée, plus attendue, tient à la fois de la balade existentielle vers le grand nulle part et du mélo sacrément chargé. Porté par l’art du chromo du cinéaste et par la mélancolie de son scénariste, on comprend vite que Wild doit s’aborder comme un véritable voyage mental dans lequel l’héroïne fouillerait dans sa mémoire afin de mettre au jour des bribes d’humanité. Pour que cela fonctionne, il fallait trouver une harmonie, mettre en place une écriture purement musicale. D’où cette idée du patchwork FM assemblant époques et tonalités comme autant de points d’ancrage sensibles. Lorsque Cheryl, à la fin de l’aventure, décide de devenir quelqu’un d’autre, il ne lui reste plus que la mélodie d’El Condor Pasa pour se souvenir une dernière fois du chemin parcouru.Bande-annonce : Choix N°2 : Souvenirs de Marnie, d'Hiromasa YonebayashiSynopsis : Très solitaire, et renfermée, Anna a perdu ses parents très jeune, et vit en ville avec ses parents adoptifs. Lorsque son asthme s’aggrave, sa mère adoptive l’envoie chez des parents, les Oiwa, qui vivent près de la mer dans un petit village au nord d’Hokkaïdo.Pour Anna, c’est le début d’un été d’aventures qui commence par sa découverte d’une grande demeure construite au cœur des marais, non loin du village.Même si elle semble avoir quelque chose de familier pour elle, La Maison des Marais, comme l’appellent les villageois, est inhabitée depuis bien longtemps.Et c’est là-bas qu’elle va faire la rencontre d’une étrange et mystérieuse fille : Marnie…Adaptation du roman When Marnie was there de Joan G. RobinsonL'avis de Première : Après le départ en retraite du maître Miyazaki, on pouvait craindre le déclin de la maison Ghibli. Mais Yonebayashi, qui s’est illustré comme animateur dans d’autres productions du légendaire studio, réussit là un émouvant récit d’apprentissage dont le thème central – la quête d’identité – fut la pierre angulaire de l’oeuvre miyazakienne. Nul doute que, comme devant les meilleurs contes, les plus jeunes s’identifieront à cette adolescente hantée par la peur de l’abandon. On peut regretter un certain manque d’audace graphique ou l’utilisation un brin abusive de la musique à des fins par trop mélodramatiques, mais l’on est si remué par la fin que ces réserves sont vite oubliéesBande-annonce : Choix N°3 : Les Nouveaux sauvages de Damian Szifron, avec Ricardo Darin, Oscar Martinez...Synopsis : L'inégalité, l'injustice et l'exigence auxquelles nous expose le monde où l'on vit provoque du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les nouveaux sauvages est un film sur eux.Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros du film franchissent l'étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amoureuse, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouvent l'indéniable plaisir du pétage de plombs.L'avis de Première : Damián Szifron semble n’avoir rien à envier à Michael Bay. Dans son film, on compte en effet un attentat à la voiture piégée, des autos tamponneuses grandeur nature, la démolition d’un immeuble et même un crash d’avion. Mais si le cinéaste argentin veut faire vibrer nos tympans, c’est avant tout pour attirer notre attention. Tel ce pilote fou qui réunit ses pires ennemis dans un avion ou le citoyen lambda incarné par Ricardo Darín qui obtient le respect en devenant terroriste, Szifron utilise lui aussi la force pour se faire entendre. Pourtant, son film à sketchs ne se résume pas à une succession de pétages de plombs, si jubilatoires soient-ils. D’un récit à l’autre, il étoffe ainsi son propos en tissant un réseau de relations tantôt funestes (pas de salut pour les enfants de salauds), tantôt rassurantes (des couples se déchirent afin de mieux se retrouver). Soit, au final, la métaphore d’une société historiquement gangrenée qui, au bord du gouffre, pourrait trouver la force de se rassembler.Bande-annonce : Toutes les autres sorties ciné de la semaine sont ici
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