Le duel Machete vs Desperado : il ne peut en rester qu'un
Style
Cortez comme le mariachi ont tous deux un caractère solitaire, sont des héros assez sombres plutôt marqués par la vie, sans famille, et n'aiment pas trop parler.Cependant chacun a son style et c'est surtout ça qui les différencie (ça et la moustache, ok). Dans son premier film le mariachi rechigne un peu à tuer tous ceux qui se trouvent sur son chemin, la tuerie du bar aurait par exemple pu être évitée selon lui si on lui avait simplement donné l'information qu'il cherchait, et dans la suite de ses aventures il est pris au milieu d'un complot qui le dépasse. Du coup il a un côté un peu maudit et mélancolique qui s'accorde bien avec les mélodies qu'il joue à la guitare.Machete a un côté d'emblée plus comique puisque c'est une sorte de caricature sur pattes de Mexicain grognon à qui il ne faut pas chercher des noises, ce qui résume pratiquement la carrière entière de Trejo. Là où le mariachi n'a pas vraiment de répliques marquantes, Machete aligne les phrases marmonnées en parlant de lui à la troisième personne, souvent assez drôles (« <em>Machete n'envoie pas de textos</em> », « <em>Machete ne tweete pas</em> », etc).Cependant on est en droit de douter de ses capacités de guitariste.<strong>Égalité </strong>
Vainqueur
Machete l'emporte donc sur son adversaire, notamment grâce au côté encore plus décomplexé de son univers qui se permet tous les excès. C'est d'ailleurs sans doute aussi ce qui a motivé l'équipe à annoncer d'emblée un troisième opus, peut-être intitulé Machete Kills Again... In Space. C'est en tout cas ce qu'indique la vraie-fausse bande-annonce présente dans le long-métrage, qui lorgne cette fois sur une parodie SF déjantée (Voz en simili-Dark Vador, Luz avec un ?il bionique, duels de machettes-laser...). A suivre.
Bad-ass
Bien que leur nombre de victimes au total soit à peu près équivalent, c'est Machete qui marque le plus les esprits. Certes le mariachi vient à plusieurs reprises à bout d'un nombre colossal d'adversaires, mais son rival met plus de c?ur à l'ouvrage et préfère les corps à corps. Du coup l'hémoglobine fuse encore plus avec Cortez, sans parler de son utilisation assez particulière des tripes de ses ennemis : il s'en servait de corde pour passer d'un étage à l'autre dans <em>Machete</em> et dans la suite, lance les boyaux d'un adversaire coriace pour qu'il se fasse tirer de force vers les hélices d'un hélicoptère avant de se faire déchiqueter. Globalement, les mises à morts des deux <em>Machete</em> font tout leur possible pour allier le gore à l'humour.Le mariachi aurait pu avoir une chance si la fusillade de fin de <em>Desperado</em> n'était pas éludée, dommage pour lui. En même temps, ce n'est pas pour rien que Trejo s'est vu également confier le premier rôle d'un film nommé sobrement Bad Ass cette année.<strong>Avantage : Machete</strong><strong>Voir aussi : Danny Trejo : Bad Ass est « une grosse série B où je botte des culs à gogo »</strong>
Ennemis
Dans ses deux films, <em>Machete</em> aligne des adversaires assez folklos pour la plupart :-le sénateur McLaughlin, qui donne l'occasion à <strong>Robert De Niro</strong> de s'éclater en beauf texan opportuniste-Booth (<strong>Jeff Fahey</strong>), un lobbyiste aux méthodes peu conventionnelles qui a des pensées impures pour sa propre fille-Von Jackson (<strong>Don Johnson</strong>) et sa milice anti-immigrés-Torrez, boss d'un cartel qui permet à <strong>Steven Seagal</strong> de faire son grand retour-Desdemona (<strong>Sofia Vergara</strong>), patronne d'une maison close qui voue une haine à la gente masculine-Mendez (<strong>Demian Bichir</strong>), un terroriste complètement schizophrène-Voz (<strong>Mel Gibson</strong>), un richissime cinglé convaincu de voir l'avenirLe grand méchant de <em>Desperado</em>, c'est Bucho (<strong>Joaquim De Almeida</strong>), son propre frère. Malheureusement outre un caractère teigneux et des crises de colère sadiques mémorables il n'a pas vraiment la classe.De son côté <em>Desperado 2</em> nous présente l'inquiétant et cruel Barillo (<strong>Willem Dafoe</strong>). Il a un plan très ambitieux pour renverser le gouvernement mexicain et une certaine classe après son opération qui le fait devenir pour le reste du film un homme sans visage... Seulement voilà, il n'a aucune confrontation avec le héros et ce sont des personnages secondaires qui en viennent à bout. Gros bémol. Et le mutisme du Général Marquez, nouveau rival direct du héros, n'arrange rien.<strong>Avantage : Machete</strong>
Exploits
Dans ses deux films, Machete :-accomplit sa vendetta personnelle en éliminant un baron de la drogue-empêche un homme politique véreux de se faire élire-sauve la planète (et oui)De son côté, El Mariachi :-accomplit sa vendetta personnelle en éliminant un baron de la drogue-empêche un coup d'état au Mexique et sauve le présidentLe côté Mex-ploitation limite évidemment l'impact des faits d'arme du mariachi, ce qui nous montre bien qu'être casanier ça freine l'ambition. Par contre le background des personnages dans tous leurs films reste le même : un échec cuisant où chacun a été incapable de protéger celle qu'il aimait.<strong>Avantage : Machete</strong>
Face à face
Que donnerait <em>vraiment</em> une confrontation du Mariachi face à Machete Cortez ? Difficile de savoir, mais <strong>Danny Trejo</strong> était déjà présent dans les deux <em>Desperado</em>. Son apparition dans le premier opus est déjà assez proche du personnage de Cortez puisqu'il s'agit d'un tueur professionnel qui assassine uniquement en lançant des couteaux, ce qui lui permet de surprendre et de bien amocher le Mariachi... avant de se faire tuer par des gangsters mexicains qui se trompent sur son identité.Puis dans <em>Il était une fois au Mexique</em>, Trejo interprète à nouveau un tueur qui neutralise et livre le héros à ses ennemis, avant de se faire trahir lui-même.De son côté <strong>Antonio Banderas</strong> part avec un handicap puisqu'il est absent du premier <em>Machete</em>. Son rôle dans le second est celui d'un tueur professionnel (qui a du mal à parler Espagnol, ça c'est le détail qui tue) qui neutralise Machete... avant de se faire tuer par des ploucs texans qui se trompent sur son identité.<strong>Avantage : Machete</strong>
Femmes fatales
Comme l'annonçait la vraie-fausse bande-annonce présente dans <em>Grindhouse </em>: "<em>Machete tombe les filles</em>", bien plus que son collègue. Sur les deux films, son tableau de chasse est assez impressionnant, puisqu'il enchaîne : Luz (<strong>Michelle Rodriguez</strong>), l'agent Sartana (<strong>Jessica Alba</strong>), la fille et la femme de Booth (<strong>Lindsay Lohan</strong> et <strong>Alicia Marek</strong>) en même temps, et Miss San Antonio (<strong>Amber Heard</strong>). Et il faut bien entendu ajouter celles qui ne succombent pas à son charme (ce qui dans l'univers de Machete veut dire qu'elles veulent voir sa tête au bout d'une fourche) : madame Desdemona (<strong>Sofia Vergara</strong>) et Killjoy (<strong>Alexa Vega</strong>) une des prostituées qui bosse pour elle.Le mariachi de son côté fait un peu pâle figure, puisqu'il ne séduit qu'une seule demoiselle : Carolina alias <strong>Salma Hayek</strong>. Ok, c'était quelque chose à l'époque mais même en partant du principe qu'elle compte triple, on reste en dessous de son concurrent. A la limite on peut ajouter la redoutable Ajedrez (<strong>Eva Mendes</strong>), pas une conquête du héros mais une redoutable agent double qui en fait baver à Sands (<strong>Johnny Depp</strong>).<strong>Avantage : Machete</strong>
Armes et gagdets
A priori on peut mettre une machette dans un étui à guitare, mais l'inverse est difficile. Sauf que ce n'est pas aussi simple.Comme son nom l'indique, le personnage de Trejo ne jure que par les machettes, « <em>primitif mais efficace</em> ». Ce nouveau film lui apporte un joli cadeau sous la forme d'une « machette laser » des plus élégantes, sans parler de la séquence où à court de lame il utilise tout bonnement les hélices en rotation d'un hélicoptère. Il faut ensuite ajouter l'attirail de Desdemona qui a un soutien-gorge-mitraillette et un gode-ceinture-pistolet, référence très classe au personnage de Sex-Machine (<strong>Tom Savini</strong>) d'Une Nuit en enfer.Outre sa façon de transporter tout son arsenal dans son étui à guitare, le mariachi utilise somme toute des armes très classiques. L'originalité vient de ses deux acolytes du premier film, un peu plus bricoleurs. L'un se sert d'un étui à guitare qui fait aussi lance-roquette et l'autre a deux étuis-mitraillettes, puis dans le second opus Lorenzo a un étui-lance-flammes. La seule fois où la guitare du héros est une arme en tant que telle (elle devient tour à tour une mitraillette puis un fusil à pompe), c'est lors d'un récit raconté au début du second opus, mais Belini (<strong>Cheech Marin</strong>) précise qu'il s'agit sûrement de balivernes.<strong>Avantage : Machete</strong>
Guests
Au niveau du casting, les deux volets de <em>Machete</em> intègrent à chaque fois un rôle clin d??il. C'est le cas pour April, fille de riche paumée et junkie interprétée par une certaine <strong>Lindsay Lohan</strong> dont les démêlés personnels alimentent régulièrement la presse people. Son personnage évoquait parfois une caricature complètement trash et surtout très drôle d'elle-même. Dans <em>Machete Kills</em> on peut considérer que le choix de <strong>Charlie Sheen</strong> en président des USA est presque du même niveau. D'abord parce que le rôle de président a été interprété par son père <strong>Martin Sheen</strong> dans la série A la Maison Blanche pendant 7 saisons, ensuite parce qu'une séquence nous présente une nuit lambda où le chef d'Etat dort avec pas moins de 4 filles dans son lit, ce qui fait écho à certains scandales dans lesquels le comédien a été impliqué. Enfin, sa façon de remettre les points sur les i à Machete (« <em>mais mec, je suis le putain de président des États-Unis !</em> ») c'est du Charlie tout craché.Tout ça c'est bien beau, mais en face il y a un challenger de taille. <strong>Quentin Tarantino</strong>, vieux pote de toujours qui a collaboré plus d'une fois avec Rodriguez, et sa légendaire <strong>blague du bar</strong> dans le premier <em>Desperado</em>.<strong>Avantage : Desperado</strong>
Qui l'emporte entre le mariachi et Machete Cortez ?
Le 2 octobre sortait Machete Kills, suite des aventures du héros mexicain incarné par <strong>Danny Trejo</strong>. <strong>Robert Rodriguez</strong> a mis les petits plats dans les grands avec <strong>un casting surprenant</strong> et un scénario encore plus dingo que celui du premier : « <em>pour moi, le premier opus était un peu l'équivalent du premier Rambo, tandis que ce nouveau volet était comme </em>Rambo 2 : La Mission », déclare-t-il.Le cinéaste avait déjà signé un diptyque à peu près aussi décalé, avec <strong>Antonio Banderas</strong> : Desperado et Desperado 2 : il était une fois au Mexique. Les deux franchises sont encore plus liées qu'il n'y paraît : « <em>en réalité, j'ai imaginé le personnage de Machete à l'époque de Desperado et j'en ai parlé à Danny Trejo pendant le tournage</em> » a ainsi précisé le cinéaste.Deux héros qui ne ressemblent pas aux autres, des acteurs en commun, un côté « Mex-ploitation » qui se profile, beaucoup de second degré, des jolies filles... Vous l'aurez compris, c'est l'occasion d'un match entre El Mariachi et Machete Cortez.Faites vos jeux, et bien sûr <strong>ATTENTION SPOILERS</strong>.<strong>Yérim Sar</strong><strong>Voir aussi : Danny Trejo : "Machete Kills a de quoi faire passer le premier opus pour un conte de fées"</strong>
Mex-ploitation
Si le premier Machete est explicitement présenté par Rodriguez comme « <em>le premier film de la Mex-ploitation, comme s'il s'agissait d'un genre issu des années 70 ou 80, mais avec un personnage latino</em> », le second s'en éloigne assez rapidement. En faisant du héros un agent qui travaille directement pour le président des États-Unis, on perd logiquement un peu cet aspect, et l'action se déplace bien au-delà des frontières mexicaines.A l'inverse, les deux <em>Desperado</em> ne bougent pas d'un iota à ce niveau. On a la même évolution, le héros poursuit une vendetta personnelle dans le premier volet puis agit (en partie) pour de hautes autorités et des intérêts supérieurs dans le second, mais tout reste au Mexique.<strong>Avantage : Desperado</strong>
Bonus : combats d'infirmes
Obsession de Rodriguez ou simple hasard, les deux volets de chaque saga contiennent vers la fin une séquence d'action mettant en scène un personnage aveugle.Sands (<strong>Johnny Depp</strong>) fait des merveilles dans <em>Il était une fois au Mexique</em> puisqu'il arrive à tuer un homme de main qui le suit, mais aussi plusieurs tueurs dont la vilaine (façon de parler) Ajedrez qui est à l'origine de son handicap. Malgré sa cécité il est « juste » blessé mais bel et bien debout en fin de film.Dans <em>Machete Kills</em> c'est Luz qui s'y colle. Déjà borgne, elle perd son autre ?il face à Miss San Antonio mais finit par la battre en lui enfonçant sa couronne dans la poitrine. C'est moins spectaculaire que le moment de bravoure de Sands, mais la séquence nous offre un joli duel entre <strong>Michelle Rodriguez</strong> et <strong>Amber Heard</strong> qu'un certain public appréciera sans doute.<strong>Avantage : Desperado</strong>
Popstars
<em>Machete Kills</em> a surpris tout le monde en incluant le phénomène <strong>Lady Gaga</strong> à sa distribution. Les fans et les autres peuvent donc la voir en action dans la peau d'une tueuse professionnelle. Difficile a priori pour <em>Desperado</em> de rivaliser... Sauf qu'il y arrive. Dans le second film, Lorenzo, l'un des deux amis mariachis-tueurs du héros, est incarné par un certain <strong>Enrique Iglesias</strong>. Pas le même niveau de célébrité, mais par rapport à Lady Gaga, le chanteur a beaucoup plus de temps de présence à l'écran puisqu'il participe à l'action jusqu'à la fin alors que Lady Gaga n'a finalement que deux séquences.<strong>Avantage : Desperado</strong>
Le 2 octobre sortait Machete Kills, suite des aventures du héros mexicain incarné par Danny Trejo. Robert Rodriguez a mis les petits plats dans les grands avec un casting surprenant et un scénario encore plus dingo que celui du premier : « pour moi, le premier opus était un peu l'équivalent du premier Rambo, tandis que ce nouveau volet était comme Rambo 2 : La Mission », déclare-t-il.Le cinéaste avait déjà signé un diptyque à peu près aussi décalé, avec Antonio Banderas : Desperado et Desperado 2 : il était une fois au Mexique. Les deux franchises sont encore plus liées qu'il n'y paraît : « en réalité, j'ai imaginé le personnage de Machete à l'époque de Desperado et j'en ai parlé à Danny Trejo pendant le tournage » a ainsi précisé le cinéaste.Deux héros qui ne ressemblent pas aux autres, des acteurs en commun, un côté « Mex-ploitation » qui se profile, beaucoup de second degré, des jolies filles... Vous l'aurez compris, c'est l'occasion d'un match entre El Mariachi et Machete Cortez.Faites vos jeux, et bien sûr ATTENTION SPOILERS.Yérim SarVoir aussi : Danny Trejo : "Machete Kills a de quoi faire passer le premier opus pour un conte de fées"
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