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On s'alarmait face au recul du cinéma français mais c'est finalement lui qui résiste le mieux dans une baisse qui touche toute l'Europe. A l'occasion du Festival International du Film de Berlin, l'Observatoire européen de l'audiovisuel a publié ses estimations pour l'année 2013 et le résultat n'est pas fameux. La fréquentation des salles de l'Union Européenne a baissé de 4,1% avec 908 millions de billets vendus cette année soit 39 millions d'entrées de moins qu'en 2012. C'est la deuxième performance la plus mauvaise depuis le début du siècle. 2005 avait connu une chute vertigineuse, passant de plus d'un milliard de billets écoulés en 2014 à 901 millions. Dans une baisse globale des principaux marchés de l'UE, la France est la moins touchée malgré un recul de 5,3% de sa fréquentation, avec 192,8 millions d'entrées contre 165,5 millions en Grande-Bretagne et 129,7 millions en Allemagne. Laissons là les cocoricos : sept pays résistent plus encore en voyant l'affluence en salle augmenter même si c'est à une modeste échelle. Certes l'Italie, parmi les cinq principaux marchés, n'atteint que 106,7 millions d'entrées mais elle voit sa fréquentation augmenter de 6,6%. Les autres pays concernés par cette croissance sont la Bulgarie (+16,7 %), la Roumanie (+13,8 %) et la Lituanie (+6,8 %). Rude combat contre les blockbusters américainsLe front où la France résiste réellement concerne la part de marché des films nationaux. Les productions locales représentent 33% du total des entrées (mais 40% en 2012) contre 32% au Royaume-Uni, 31% en Italie et 26% en Allemagne. Mais le classement des dix plus gros succès de l'année dans l'Hexagone dont un seul film français fait partie (Les Profs de Pierre-François Martin-Laval, avec 3,9 millions d'entrées) dévoile une vague USA de plus en plus envahissante. Même le succès des Garçons et Guillaume,à table (2,1 millions d'entrées) peine à dépasser la 17ème place face à un cinéma américain qui représente 53,9 % du marché. Pas d'exception en ce qui concerne l'ensemble du marché européen où la part de marché des films américains est passée de 63% à 68%. La crise se fait bien sentir avec une chute des recettes brutes des salles, que l'augmentation du prix des billets n'a pas réussi à rattraper. Des pays comme l'Espagne (-16%), le Portugal (-9%) et la Grèce (-9%) sont les plus touchés. Les exceptions Les résultats les plus enthousiasmants concernent les pays européens en dehors de l'UE, en particulier la Russie et la Turquie. La Russie devient désormais le deuxième plus grand marché européen en terme d'entrées, devant le Royaume-Uni, avec une progression de la fréquentation supérieure à 10,5% et 173,5 millions de billets écoulés. A une échelle plus modeste mais pleine de vigueur, la Turquie connaît aussi une croissance importante : 14,8% avec 50,4 millions d'entrées, son niveau le plus élevé depuis plusieurs années. De plus, face au succès implacable des Etats-Unis, elle dépasse la France avec une part des films nationaux de 58 %, niveau record au plan national et jamais atteint par les autres marchés européens depuis de nombreuses années. Bien que les gaulois résistent (de moins en moins) aux envahisseurs,c'est finalement en dehors de l'UE qu'il fait bon vivre pour le cinéma.