L'industrie encaisse le choc du vote de l'Angleterre en faveur de la sortie de l'Union européenne.
"Cette décision vient de détruire nos fondations". L'association de l'industrie cinéma et audiovisuelle indépendante réagit durement au vote des Britanniques qui va se traduire par leur sortie de l'Europe. On ne fait que commencer à entre-apercevoir les conséquences politiques, sociales et, surtout, économiques, de ce séisme d'outre-Manche - et l'aperçu est sombre.
"La décision de sortir de l'Union européenne est une catastrophe pour l'industrie du cinéma et de la télévision britanniques" estime Michael Ryan, le président de l'association de l'industrie cinéma et audiovisuelle indépendante. "A partir d'aujourd'hui, nous ne savons plus comment nous allons fonctionner avec les co-producteurs, les financiers, les distributeurs, si nous allons devoir payer de nouvelles taxes sur nos activités dans le reste de l'Europe ou comment nous allons financer de nouvelles productions sans l'aide des agences de financement européennes. La création britannique a été un puissant contributeur au secteur économique, ce vote risque d'avoir des effets dévastateurs".
L'industrie du divertissement britannique, dans son ensemble, a milité en faveur du "stay", alertant sur les effets néfastes du Brexit sur l'exportation des films et productions audiovisuelles britanniques et sur le risque financier que l'industrie court à se couper des subventions de l'UE. Après l'appel de 250 personnalités parmi lesquelles Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Chiwetel Ejiofor... à rester dans l'Union européenne sous peine "d'affaiblir sévèrement la créativité" du secteur, un groupe de grands producteurs britanniques, notamment Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, les producteurs de James Bond, ont lancé un appel au "stay" et alerté sur "l'horreur" d'un retour à l'Angleterre pré-Union européenne, quand les exportations étaient lourdement taxées.
Le groupe de recherche Enders Analysis a en effet montré que l'industrie audiovisuelle britannique était particulièrement exposée car plus de la moitié de ses exportations (qui représentaient 4 milliards d'euros en 2014) étaient à destination de l'Union européenne.
Winter is coming ?
(source THR)
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