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Jean-françois Richet repart donc avec un César. Le hold up de Mesrine pouvait sérieusement commencer ici. Avec ce César du meilleur réalisateur, Mesrine reçoit en effet la première récompense d'importance de la soirée. Il y a d'ailleurs quelque chose d'ironique à voir l'ennemi public numéro 1 des 70's recevoir les plus hautes disctinctions institutionnelles. Toujours est-il que Jean-François Richet repart avec une statuette dorée pour sa mise en scène de ce film somme. Une mise en scène furieuse, enragée et brutale qui multiplie les séquences d'anthologie (le générique en split screen, la séquence d'évasion au Canada). A la fois biopic, film noir, dyptique monstrueux, reconstitution obsessionnelle et tragédie grecque : si Mesrine reste cohérent c'est sans doute grâce à la réalisation de Richet qui réusit à faire cohabiter ces facettes de manière organique. Peut-être parce qu'il fut (et reste), à l'instar de son sujet, un homme en colère : le cinéaste "vénèr" qui prenait le pouls social dans de Etat des lieux ou de Ma 6-T va craquer (qui n'aurait jamais été nominé aux César) n'est finalement pas si loin. Et c'est cet instinct que les César récompensent ce soir.