Jan Schomburg : "Lena est une sorte de film français à l'allemande"
Jan Schomburg : "Lena est une sorte de film français à l'allemande"
Sur la religion
"Dans le premier jet du scénario elle tombait amoureuse d'un chrétien fondamentaliste. Ce qui est quelque chose de très grave pour une intello de gauche <em>(rires).</em> Mais j'ai supprimé cette idée car je trouvais ça trop déprimant. Je viens d'un milieu de gauche, très libéral, et j'ai fait ma crise d'ado en devenant chrétien, par provocation. Ma famille s'est beaucoup inquiétée <em>(rires)</em>."
Sur le regard
"Avec Maria on a beaucoup bossé sur le regard de Lena. Retrouver quelque chose d'enfantin. Maria s'est inspirée de la façon qu'ont les enfants de vous dévisager intensément, d'observer complètement quelque chose ou quelqu'un comme pour en percer le mystère."
Sur l'origine
"C'est un reportage radio qui m'a donné l'idée du film. Sur une femme mûre qui avait perdu la mémoire. Les implications philosophiques et médicales m'ont fascinées. Cette femme racontait qu'elle était rentrée chez elle et qu'il y avait un inconnu, et que cet inconnu qui lui disait tout le temps "je t'aime" était son mari. Et elle se rendait compte qu'elle ne l'aimait pas tant que ça. En français, il y a une jolie expression médicale pour rendre compte de cette attitude : "La belle indifférence". Ca aurait pu être le titre du film, pas vrai ?"
Sur les gender studies
"Le personnage de Lena est une experte en gender studies. C'est un hommage à la philosophe Judith Butler, qui a beaucoup travaillé sur les questions de l'identité, le genre, la réalité, etc. Ca me permet aussi d'autopsier le milieu des profs intellos allemands que je connais bien, ma mère était prof de français."
Mémoire de Lena
Lena a un accident cérébral et perd la mémoire. Le deuxième film de <strong>Jan Schomburg</strong> (en salles le 22 juillet) raconte la lente reconstruction d'une intellectuelle quadra -jouée par la fascinante <strong>Maria Schrader</strong>, complice et double du réalisateur- qui redécouvre le monde de façon émerveillée et naïve. Rencontre avec un réalisateur francophile qui a réussi à placer une référence à The Big Lebowski dans son film.<strong>Interview Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)</strong>
Sur le cinéma français
"Mes cinéastes préférés sont <strong>Tarkovski</strong> et <strong>Antonioni</strong>. Mais je suis dingue de cinéma français. Celui d'<strong>Agnès Jaoui</strong>, de <strong>Bruno Dumont</strong>, de <strong>Laurent Cantet</strong>... Les Français parviennent à raconter des histoires profondes avec beaucoup de légèreté. J'espère que Lena est une sorte de film français à l'allemande. Ou l'inverse."
Sur la cathédrale
"On a tourné à Cologne, dans la cathédrale, que je ne trouve pas si belle. Monumentale, oui, d'accord. Tu sais qu'elle est toujours en construction depuis 1247 ? J'aimais bien l'idée de tourner dans ce monument inachevé, pour faire écho à la situation de Lena."
Sur The Big Lebowski
"Oui, la chanson du générique du début est la même que celle du rêve de Dude dans The Big Lebowski... mais je t'assure qu'il n'y a pas de rapport <em>(NDLR : il s'agit d'une reprise de Just Dropped In de Kenny Rogers and the First Edition)</em>. J'ai choisi cette chanson car les paroles collaient tout à fait à la situation de Lena, qui passe un scanner à ce moment-là. Et le rythme cool permet de partir sur un ton joyeux, de montrer qu'on est pas dans une histoire dépressive, plombante. Etre associé à <em>The Big Lebowski</em>, c'est donc plutôt marrant."
Lena a un accident cérébral et perd la mémoire. Le deuxième film de Jan Schomburg (en salles le 22 juillet) raconte la lente reconstruction d'une intellectuelle quadra -jouée par la fascinante Maria Schrader, complice et double du réalisateur- qui redécouvre le monde de façon émerveillée et naïve. Rencontre avec un réalisateur francophile qui a réussi à placer une référence à The Big Lebowski dans son film.Interview Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)
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