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Le festival de Gérardmer a finalement ouvert ses portes... avec le retour décevant de Francis Ford Coppola.Dans son édito pour le catalogue du 19ème festival du film fantastique de Gerardmer, le directeur du festival Bruno Barde écrit à demi-mot que  cette édition a failli ne pas avoir lieu pour des raisons financières. De fait, le Conseil Régional de Lorraine, qui est l’une des principales sources de financement de l’événement, est sous la pression de la crise économique, comme toutes les collectivités locales. Et lorsqu’il s’agit de réduire les dépenses, la culture est la première sacrifiée. C’est pourquoi l’association Fantastic’arts (qui assure la tenue du festival) a ramé plus que jamais pour arracher les subventions nécessaires. Cette année, la programmation est  assez fournie en longs-métrages (une quarantaine, la plupart  inédits). Impossible humainement de les voir tous. En tant que représentant du jury de la critique, je suis tenu de voir tous les films en compétition, donc mon programme est déjà en grande partie déterminé. J’essaierai à l’occasion de papillonner dans les autre sections à la recherche de curiosités.Le festival s’ouvre avec Twixt, le dernier Coppola. En sortant de la projection, les avis sont partagés entre une minorité pour qui toutes les productions du maître sont des objets de vénération inconditionnelle, et une majorité de festivaliers atterrés par l’effondrement artistique vertigineux dont Twixt est le symptome. On ne va pas s’étendre sur les parallèles entre la vraie histoire de Coppola et cette fiction sur un écrivain (Val Kilmer bouffi en katogan) qui a connu son heure de gloire mais ne sait plus quoi écrire, et échoue dans une petite ville où il se penche sur une affaire passée de mort d’enfants, tout en conversant avec le fantôme d’Edgar Poe. Manifestement en panne d’inspiration, Coppola se livre comme il l’a toujours fait, sans peur du ridicule, mais cette fois encore (comme avec Tetro) il va trop loin dans  la métaphore autobiographique apitoyée, et ses expérimentations formelles dépassent souvent la limite du grotesque, à un point parfois gênant.Au dîner d’ouverture qui a suivi, on pouvait constater deux choses. La première est accessoire : les serviettes habituellement frappées du logo millésimé du festival n’étaient pas au rendez-vous, signe de la défection d’un partenaire historique, affilié à l’industrie textile locale.  Du coup, on n’a pas vu à la fin du repas les geeks ramasser les serviettes restantes pour compléter leur collection. Reste l’essentiel : le menu était toujours assuré par les élèves de l’école hôtelière, et ils nous ont régalés. Première bande-annonce pour Twixt de Francis... par blog-Cineaddict