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La palme d'Or du 62ème festival de Cannes revient donc à Michael Haneke pour son film Le Ruban Blanc. Avec ce film fleuve (2h35), Haneke revient aux origines du mal, dans une Allemagne d’avant la Grande Guerre. Avec cette chronique ordinaire d'un petit village bousculée par des faits divers étranges (un filin tendu entre les pattes d’un cheval au galop, une paysanne victime d’un accident mortel, un kidnapping d'enfant et l’incendie nocturne d’une grange...), le cinéaste autrichien ausculte les racines du mal qui ont accouchées du nazisme. La religion, la bigotterie, la morale kantienne... Mais si Le Ruban Blanc est aujourd'hui consacré d'une Palme, c'est surtout qu'il a valeur de parabole. Quels fascismes rampent encore à notre époque ? Quel mal sommes-nous capables de faire ? Dans une épure N&B (un choix éthique) et d'une force brute, Haneke nous met face à nos démons. C'est sans doute ce qu'a voulu sanctifier Huppert et son jury avec cette palme qui rappelle que le cinéma un art de l'engagement et de la morale.