La date : mardi 15 septembreCe n’est peut être pas la peur au ventre qu’on est allé voir Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans ce matin, mais avec les précautions d’usage obligatoires quand on décide d’affronter une production Millenium films (les pros du nanar à stars : 88 minutes, La Loi et l’ordre, vous voyez le genre). Il y avait aussi ce titre, Bad Lieutenant, et la présence de Nicolas Cage, qui ne suggère plus le même prestige qu’auparavant. Alors ? Tout simplement le plus gros plaisir coupable de l’année : un polar complètement barge réalisé par un fou (Werner Herzog), criblé de répliques dingues (« tire lui dessus encore une fois, son âme danse encore ! »), avec la performance la plus barrée de la carrière de Nicolas Cage. Quelques heures plus tard, notre rencontre avec l’acteur finira en célébration hilarante de sa carrière bis. Un exemple ? « Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais décidé de jouer mon personnage de The Wicker Man comme s’il était Bruce Lee. » Ce mec est un génie.Ce soir, on avait décidé de s’aventurer dans la salle de la Ryerson Universty, où ont lieu tous les jours à 23h59 les projections officielles de la section Midnight Madness. Après avoir vaincu une file d’attente s’étendant sur trois pâtés de maison, on pénètre dans ce sanctuaire des amateurs de genre. L’écran est rouge, un morceau de Justice vrombit dans la sono, tandis que les spectateurs se lancent gaiment un ballon jaune à travers la salle. On est bien, la projection de Rec 2 peut commencer. Même si le premier avait ses faiblesses, l’idée de retourner dans cet immeuble infesté de zombies espagnols était séduisante – surtout dans ces conditions. Toujours signé Jaume Balaguero et Paco Plaza, Rec 2 met tout de suite la pression, envoyant une unité d’assaut et un prêtre dans le bâtiment, à peine quinze minutes après la fin du premier épisode. L’ambiance est surtendue, et une très bonne idée (non, on ne vous dira pas) vient intelligemment étayer la mythologie de la série. A mi parcours, les réalisateurs décident pourtant de changer de cap, détournant complètement l’histoire pour suivre un groupe d’ados s’étant introduits par effraction dans l’immeuble. Parfait pour tuer la tension qu’ils venaient de créer pendant 40 minutes. Le film ne s’en relèvera jamais vraiment, et laisse à l’arrivée le même goût un peu tiède que son prédécesseur. La fin laisse entrevoir un Rec 3. Stop ?Le happening du jour : le programmateur de la section Midnight Madness en ayant ras le bol des cris de pirates (voir hier), il a suggéré une thématique cowboy au public de ce soir. Qui a donc accueilli le réglementaire message anti piratage d’un joyeux « iiiiiiii-Ha ! ». J’explique alors à des gens médusés qu’au festival de Cannes, on dit « Raoul » avant les projections. J’ai vu comme une barrière culturelle dans leur regard.Mathieu CarratierToronto Day 1Toronto Day 2Toronto Day 3Toronto Day 4Toronto Day 5
- Cinéma
- News Cinéma
- En direct du festival de Toronto : Day 6
En direct du festival de Toronto : Day 6
Commentaires