Alors que les Transformers écrasent tout sur leur passage (au box office en tout cas), Premiere a rencontré le producteur de la série, Lorenzo Di Bonaventura. Pour lui parler robots, 3D, films du milieu et... super starsLorenzo, la botte secrète de ce Transformers 3 c’est sa 3D : confortable, spectaculaire, lumineuse. On avait presque finit par oublier que ça pouvait être comme ça. Oh, merci. Vous savez notre seul modèle dans le genre, c’était Avatar. On voulait faire au moins aussi bien. Tout en sachant qu’une bonne partie du film de James Cameron se déroulait dans un monde imaginaire, tourné en studio, alors que nous, nous devions nous confronter à la réalité. Techniquement, c’est un peu plus compliqué. Le souci, c’est qu'à force de Choc des Titans ou de Dernier maître de l'air, les gens ont déjà commencé à se lasser de la 3D. Vous n’avez pas peur d’arriver trop tard ?Si. C’est ma véritable angoisse. La 3D c’est un procédé qui ne fonctionne que si on y passe du temps, et qui nécessite de l’argent. Beaucoup d’argent. On ne peut pas l’envisager de manière cynique, et la mettre en place au moment de la post-production, comme les films dont vous venez de citer. Du coup, oui, à force de la galvauder, les gens ont fini par s’en lasser. Transformers 3 peut changer la donne à ce niveau. Et puis ça y est : les grands cinéastes, comme Martin Scorsese ou Steven Spielberg, s’y mettent. De mon côté, je crois que l’équation 3D + Michael Bay va vraiment inciter les gens à rechausser leurs paires de lunettes 3D. Shia LaBeouf et Michael Bay ont avoué récemment qu’ils n’étaient pas très satisfait du résultat final de Transformers 2. C’est d’autant plus étrange que le public, lui, a eu l’air de plutôt l’apprécier. Du moins si on en croit les résultats au box office... Transformers 2 a été un vrai carton, je ne peux pas vous contredire à ce sujet. J’aime bien ce film, je le trouve amusant, mais je dois avouer que je préfère VRAIMENT le premier. Il y avait le charme de l’innocence et la rencontre entre Shia et Megan Fox faisait des étincelles. Pour le second, on a essayé d’introduire de nouveaux personnages, d’aller plus sur le versant de la comédie, mais on a manqué de temps pour l’écrire et le peaufiner. Les chose se passent parfois comme ça à Hollywood... Oui, on a même l’impression qu’elles se passent de plus en plus comme ça....On traverse une véritable phase de transition, en effet. Ceux qui en font les frais ce sont les films “du milieu”, systématiquement boudés par les décideurs. Quand je travaillais sur Red et que nous l’avons budgetisé aux alentours des 60 millions de dollars, nous nous disions tous : “Oh mon dieu, le chiffre maudit”. Ca va vous apparaitre comme une excuse facile, mais ces films-là ont cessé d’être rentable à partir du moment où le téléchargement est devenu massif. Ce sont eux qui en font frais. Pas les films indés, pas les méga-blockbusters, juste ceux de l’entre deux. C’est pour ça que je suis très admiratif des gens de Summit, qui font du bon boulot avec des budgets moyens. Ce sont les derniers. La disparition du star system est pour beaucoup dans cet état de fait, non ?Oui, si vous voulez. Mais il reste quand même de grandes stars à Hollywood. S'il n’y en avait plus, les gens n’iraient plus au cinéma DU TOUT. Moi, je suis un “star believer”, et j’estime que des mecs comme Shia, Leonardo Di Caprio ou Matt Damon peuvent attirer les foules sur leurs simples noms, dans des projets d’envergure moyenne. Le succès d’un film comme Red l’a prouvé ; celui d'Expendables aussi. Les gens venaient voir leurs vedettes préférées et tant pis si les films n’étaient pas d’énormes blockbusters à 200 millions de dollars. Il faut juste accepter l’idée que nous vivons une époque de transition pour l’industrie. Mais, depuis plus d’un siècle, les réflexes et les envies des spectateurs sont les mêmes. Des stars, des jolies filles et du frisson. Comme dans Transformers 3, quoi !Par Romain Thoral
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- EXCLU - Transformers 3 : Lorenzo Di Bonaventura : "on ne peut pas faire de 3D de manière cynique"
EXCLU - Transformers 3 : Lorenzo Di Bonaventura : "on ne peut pas faire de 3D de manière cynique"
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