Sous l'Emprise du Diable est inspiré d'un fait divers qui a réellement secoué l'Amérique en 1981. Mais entre la véritable affaire des Warren et l'adaptation ciné, il y a une marge...
Ce mercredi 9 juin en France, Ed et Lorraine Warren ressortent leurs dossiers au cinéma, dans Conjuring 3. Sous l'Emprise du Diable est à nouveau inspiré d'une histoire vraie, celle du procès d'Arne Cheyenne Johnson, jugé pour meurtre dans le Connecticut en 1981. Une affaire restée célèbre pour avoir été la première affaire judiciaire connue aux États-Unis, dans laquelle la défense a cherché à prouver l'innocence, en affirmant que l'accusé avait agi sous l'emprise d'une possession démoniaque, niant ainsi la responsabilité du crime. Surnommée l'affaire «The Devil Made Me Do It», elle a effectivement concerné les époux Warren. Mais pas tout à fait de la manière dont cela est raconté dans le film. Attention spoilers !
La première partie est la plus proche de la réalité
Il existe effectivement une famille Glatzel, qui, en 1980, a fait appel aux Warren pour que puisse avoir lieu l'exorcisme du petit David, 11 ans, alors possédé par un démon. Après avoir été témoin d'un certain nombre d'événements de plus en plus inquiétants, la famille a décidé de demander l'aide d'Ed et Lorraine, qui ont ensuite fait appel à plusieurs prêtres afin de de requérir auprès de l'Église un exorcisme formel. Le processus s'est tenu pendant plusieurs jours, se terminant lorsque, selon les personnes présentes, un démon s'est enfui du corps de l'enfant et a élu domicile au sein d'Arne. C'est du moins ce que chronique le livre The Devil in Connecticut de Gerald Brittle.
Le vrai meurtre d'Alan Bono
Contrairement à ce qui est dit dans le film, la victime assassiné par Arne ne s'appelait pas Bruce mais Alan Bono. Le jour où le meurtre a été commis, Arne et Debbie étaient avec la sœur d'Arne, Wanda, et la cousine de 9 ans de Debbie, Mary. Ils étaient sortis déjeuner avec Bono qui avait bu. Plus tard, une altercation a eu lieu, après que Bono a commencé à saisir Mary. Arne lui a ordonné de la lâcher et selon les minutes du tribunal, a commencé à grogner comme un animal puis a sorti un couteau et a poignardé Bono à mort. Comme dans le film, Debbie fut témoin.
Le procès fut, en réalité, assez loin de Conjuring 3
L'avocat de la défense a bel et bien cherché à faire valoir, devant le tribunal, que son client était possédé au moment des faits. Ce qui a attiré l'attention de la presse du monde entier. Mais le juge a finalement statué contre une telle défense, estimant qu'elle ne pourrait jamais être prouvée et était donc non recevable devant un tribunal. De fait, alors que le film laisse penser que les Warren ont réussi à réduire la peine finale d'Arne, grâce à leur enquête paranormale, cela n'a jamais vraiment été le cas. Le jeune homme a été reconnu coupable le 24 novembre 1981 d'homicide involontaire au premier degré. Il a été condamné à une peine allant de 10 à 20 ans de prison. Il est vrai qu'il est sorti au bout de 5 ans seulement, libéré pour bonne conduite.
L'histoire de Katie et Jessica
Elle a été totalement inventée pour les besoins du scénario. D'ailleurs, DC Comics a lancé une BD intitulée DC Horror Presents: The Conjuring: The Lover # 1, qui concentre spécifiquement son histoire sur les deux jeunes filles et qui fonctionne comme un préquel de Conjuring 3.
La sataniste psychopathe
Là encore, comme Arne n'a pas été jugé à l'aune des découvertes surnaturelles des Warren, il n'est jamais fait mention de cette dangereuse adoratrice de Satan, qui aurait délibérément maudit David Glatzel. Elle permet en fait d'avoir une coupable responsable de tout, pour offrir une fin satisfaisante aux spectateurs. Le film s'inspire en fait d'une explication fournie par David, qui racontait, dans la réalité, avoir été brutalisé par un vieil homme de son bled, qui aurait juré de nuire aux Glatzel s'ils emménageaient dans cette nouvelle maison...
La crise cardiaque d'Ed Warren
Élément important qui marque le couple durant tout le film, il a été aussi totalement inventé. Il n'a jamais été dit qu'Ed Warren avait fait une crise cardiaque à l'époque de l'exorcisme de David Glatzel. En revanche, il s'agit certainement d'un moyen pour les scénaristes de rendre hommage au vrai Ed, qui a réellement succombé à une crise cardiaque en 2006.
Possessed or not possessed ?
Comme souvent dans ces affaires paranormales, il est compliqué de démêler le vrai phénomène du canular, l'inexplicable de la fiction pure et simple. Ainsi, a posteriori, David Glatzel et son frère aîné Carl ont déposé une plainte contre Lorraine Warren et l'écrivain Gerald Brittle, jugeant que le livre The Devil in Connecticut était faux. Carl assure aujourd'hui que la possession de David était fake, et que son petit frère souffrait en fait d'une maladie mentale. Selon lui, les Warren avaient concocté l'histoire pour un gain financier, convainquant la famille que cela la rendrait riche si elle jouait le jeu, et que cela aiderait aussi le petit ami de Debbie à sortir de prison. Lorraine Warren et Brittle ont nié tout cela, arguant que six vrais prêtres ont convenu que David était vraiment possédé. D'ailleurs, Debbie et Arne, eux, ont toujours soutenu la version des événements racontée dans Conjuring 3.
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