La jeune réalisatrice évoque les problèmes qu'elle a rencontrés lors du tournage de son premier film.
Judith Davis revient sur les difficultés à faire son premier film, Tout ce qu’il me reste de la révolution, une comédie à la première personne pour nous réconcilier avec le nous qui lui a demandé six ans de travail.
"Le projet vient du théâtre"
"Ce n’est pas une adaptation de la création de la troupe dont je fais partie, L’avantage du doute. C’est plutôt un projet jumeau parce que je voulais creuser alors en solo le sillon de l’héritage des années 1960-70. Pour moi, seul le cinéma est le lieu de l’expression du ' je'. J’ai conscience que pour certains c’est un handicap : ils nous voient avec des bas de soie, une perruque sur la tête et qu’on va se mettre à parler bizarrement".
"Mon film est un hybride"
"Je parle politique mais ce n’est pas un drame, ni un film social ; c’est une comédie. Je tenais aussi à avoir une grande liberté formelle. J’ai eu beaucoup d’inspirations différentes : Sidney Lumet, avec A bout de course (1988) sur la transmission de l’héritage politique dans une famille, mais aussi Moretti, Sempé. C’est politique de proposer une forme différente"
"Pas d’acteurs stars"
"C’était très important de travailler avec des gens impliqués dans la démarche comme les acteurs du collectif L’avantage du doute (Mélanie Bestel, Simon Bakhouche, Claire Dumas, Nadir Legrand) mais aussi des comédiens en phase avec ce que raconte le film comme Malik Zidi qui est un compagnon de longue route. Le plateau doit être en cohérence avec mon sujet. J’ai eu la chance que mon producteur, Patrick Sobelman, d’AGAT Films, soit complètement d’accord avec ça".
Pourquoi Judith Davis s’intéresse à l’engagement dans Tout ce qu’il me reste de la révolution
"Des galères pour trouver un financement"
"Je n’ai eu aucune aide publique. Le principal reproche qu’on a eu c’est que le film ne rentrait pas dans les cases. Il fallait que je choisisse entre comédie et drame. C’est un vrai problème parce que ça veut dire que notre imaginaire est bridé par des schémas tout faits. Le système ne finance que du même, toujours déjà identifié, avec une rentabilité évaluable. On a eu la chance que Marine Arrighi d’Apsara Films soit venue se mettre en coprod. Et qu’un distributeur, UFO, donne son accord sur scénario".
"Le système D"
"Après six ans de travail, je ne voulais pas renoncer. J’ai monté le film grâce à mon obsession et la solidarité de mes proches. On est partis avec rien. J’ai fait une très longue prépa pour avoir de vrais décors en actionnant le réseau des uns et des autres. Mais c’était un tournage joyeux avec des bières au frais et pas d’heures sup".
Tout ce qu'il me reste de la révolution sera dans les salles le 6 février prochain. Bande-annonce.
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