Confessions sur le tournage du premier Marvel de Taika Waititi. A revoir ce soir sur TF1.
Natalie Portman, Gwyneth Paltrow, Hugo Weaving, Glenn Close, Jeff Bridges, Mads Mikkelsen, Rachel McAdams, Robert Redford… On s'arrête là ? Avec Thor : Ragnarok, Cate Blanchett rejoignait en octobre 2017 la longue liste des grands acteurs et actrices qui peuplent les films Marvel Studios.
Un an avant sa sortie au cinéma, en compagnie de quelques autres confrères, Première a pu rencontrer sur le tournage celle qui incarne, Hela, la déesse de la mort dans le film de Taika Waititi. Flashback, en attendant de (re)voir cette comédie super-héroïque sur TF1.
Sur le tournage de Thor Ragnarok : "Hulk est une machine à tuer"
Qu'est-ce qu'une actrice oscarisée comme vous venait chercher sur un film Marvel Studios ?
Cate Blanchett : Comme j'ai beaucoup travaillé au théâtre, j'ai un certain sens de l'événementiel. Et tous ces films sont des événements, je trouve ça très excitant. Ce qui plaît spécifiquement chez Marvel, c'est cette ironie. Ils se prennent au sérieux et en même temps il y a beaucoup d'autodérision. Une énergie un peu irrévérencieuse. C'est subversif, selon moi. Enfin… Potentiellement.
Mais qu'est-ce qui vous attirait au-delà de ça ? L'action ?
Putain, j'ai adoré ça. J'ai vraiment adoré ça. C'était fantastique, parce que parfois j'étais si déconnectée de ce que je faisais que j'avais l'impression d'être dans un jeu vidéo. J'ai pris l'action comme une façon d'en dire plus sur le personnage, de dépasser le simple mouvement. Quand vous embrassez quelqu'un à l'écran, il y a un million de façons de le faire. Et j'ai découvert qu'il y a un million de façons de mettre un coup de poing à quelqu'un (rire).
Et donc vous voilà, la première méchante de l'univers Marvel.
Effectivement, ça n'était jamais arrivé. Enfin une méchante ! J'étais très excitée quand Kevin Feige (NDLR : le patron de Marvel Studios) m'a pitché le film, j'ai tout de suite senti qu'il y avait le potentiel pour faire quelque chose de nouveau. Hela n'est pas connue du grand public et c'était l'opportunité de l'inventer au cinéma. C'est d'autant plus génial que Taika Waititi est le réalisateur. Un vrai marrant, mais également un type très irrévérencieux. Dans un film comme ça, il y a évidemment un scénario qui mène la danse, mais aussi beaucoup de temps pour les personnages entre chaque "grand" moment. Quand on travaille avec Taika et qu'on incarne une méchante, on peut jouer sur plein de nuances. Il régnait sur le tournage une ambiance très espiègle. Taika m'a impressionnée : on dirait qu'il ne ressent aucune pression malgré les enjeux énormes.
Ça vous étonne que Marvel commence tout juste à offrir ce genre de rôle à une femme ?
J'ai développé mon imaginaire autour de héros et d'anti-héros masculins. Mais à force, si c'est la seule option, on commence à s'ennuyer, les garçons comme les filles. S'il y a des femmes et des hommes, ça veut dire beaucoup plus de potentiel dramatique.
Vous avez potassé les comics et la mythologie nordique ?
Pas tellement la mythologie nordique mais je me suis plongée dans les comics. Je suis une actrice qui a besoin d'une référence visuelle pour incarner un personnage, peu importe le rôle. Mes gamins ont des anthologies DC et Marvel, avec les backstories des personnages, entre les années 30, 40, 50… On voit les super-héros évoluer, comme quand Captain America acquiert la capacité de résister aux effets de l'alcool (rire).
Avez-vous eu votre mot à dire sur l'aspect visuel de Hela ?
Je savais qu'il y avait beaucoup de marge de manoeuvre. Les illustrateurs avaient tous leur propre idée de ce à quoi elle devait ressembler. Il y avait quelques version d'Hela où elle ne portait pas grand-chose… On était carrément du côté Playboy, là ! Avec la maquilleuse, on a longuement échangé avec les gens des effets spéciaux pour trouver "notre" Hela.
Comment avez-vous appréhendé la motion capture ?
J'en avais déjà fait un peu par le passé. Andy Serkis a été un pionnier extraordinaire de cette technologie, sa performance est toujours visible entre les images de synthèse. Certaines personnes parlent des effets spéciaux et visuels comme s'ils étaient séparés du jeu d'acteur. Mais en fait c'est exactement comme de collaborer avec une doublure sur des scènes d'action. Le but, c'est de créer un personnage. C'est une discussion permanente avec les gens des effets spéciaux : parfois je fais quelque chose qui les inspire, et parfois c'est dans l'autre sens. C'est très collaboratif. C'est fini le temps où on jouait face à une balle de tennis sur un fond bleu. Le processus a beaucoup évolué et Taika insiste pour que les choses soient le plus réaliste possible. Je n'ai pas besoin de faire semblant, tout est là, dans le décor. C'est la synthèse parfaite entre ce que vous pouvez voir et ce que le réalisateur imagine. Un truc hybride.
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