La légende d'Arthur version rock'n'roll au cinéma
Warner Bros/United Film Distribution Company (UFDC)

Les Monty Python, John Boorman, George Romero, Guy Ritchie....

A l'occasion de la première diffusion en clair du Roi Arthur, de Guy Ritchie, sur TF1 dimanche soir, retour sur les versions rock'n'roll au cinéma de la légende arthurienne. 

Guy Ritchie : "Le Roi Arthur c'est l'histoire d'un pauvre qui devient roi"

Le saviez-vous ? Les Transformers ont aidé le roi Arthur à défendre l'Angleterre d'une invasion barbare. C'est ce qu'on apprend dans le prologue épique de Transformers : The Last Knight, qui ajoute un chapitre de plus à l'Histoire réécrite selon Michael Bay, après les dinosaures, les pyramides et Apollo 11 (lire notre résumé ici). Mais cela permet d'avoir une nouvelle vision sacrément rock'n'roll -et shootée en IMAX 3D- de la geste arthurienne. Pour ceux qui pensent encore que Kamelott a mis fin pour de bon à toute vision sérieusement excitante de la légende de la Table ronde, voilà quelques films pour vous remettre en train. On a mis de côté aussi bien les versions blockbuster mal fichues qui n'ont pas réussi à rebooter le mythe (Lancelot avec Richard Gere, Le Roi Arthur d'Antoine Fuqua, La Dernière Légion avec Colin Firth) que les versions un peu plus puristes (Perceval le Gallois d'Eric Rohmer).

Monty Python : Sacré Graal ! (Terry Gilliam, Terry Jones, 1975)


Le classique indépassable. La légende arthurienne a failli ne jamais s'en remettre. Le premier vrai long-métrage des Python où les Anglais désacralisent la légende arthurienne -et toute forme de hiérarchie en général- avec leurs vannes aussi surréalistes que punks (dialogue fameux : "vous êtes roi comment ? J'ai pas voté pour vous"). On ne va pas vous refaire tout le film mais on en a bien envie. Ni !

Excalibur (John Boorman, 1981)

 

Si Excalibur est pour beaucoup la référence visuelle en matière arthurienne, il ne faut pas oublier que le film de Boorman se nourrit de plusieurs sources disparates : 'une version bien spécifique de la légende (le poème Le Morte d'Arthur de Malory, écrit au 15ème siècle), la version non réalisée du Seigneur des Anneaux que le réalisateur préparait depuis dix ans, la tétralogie du Ring de Wagner mis en scène en 1980 par Patrice Chéreau (avec pas mal d'esthétique nazie dedans), la vision du monarque du Rameau d'or de Frazer . A l'arrivée, une vision extrêmement personnelle du mythe : cyclique, sanglante, sexuelle, païenne, mystique... Dans Excalibur, le Graal déchristianisé n'est plus un objet mais une lumière intérieure que chacun porte en soi. Dans la filmo arthurienne, Excalibur est l'équivalent d'un album de Pink Floyd.

Knightriders (George Romero, 1981)

 

On sort un peu de la légende arthurienne per se avec Knightriders : Ed Harris qui mène une troupe de bikers itinérants en armure et qui fait des tournois devant la caméra du réalisateur de La Nuit des morts-vivants. Le résultat a vieilli, mais l'alliance chevaliers + motos reste bien rock. Et comme le dit le poster du film : "Les tournois, la romance, l'aventure... Camelot est un état d'esprit". L'état d'esprit de Knightriders est celui -forcément anachronique, forcément inoxydavle) du chevalier errant.

Le Roi Arthur : La Légende d'Excalibur (Guy Ritchie, 2017)

 

Un roi Arthur en mode chav, chef de gang baraqué élevé dans la boue d'un bordel londonien qui casse la gueule à des vikings malpolis... Entre deux visions de dark fantasy électriques, Guy Ritchie muscle la légende à sa façon, plus mancunienne que londonienne, plus Oasis que Blur, plus Kingsman que King Arthur. Mal-aimé à sa sortie (tout comme Agents très spéciaux : Code UNCLE), le dernier Ritchie sera à réévaluer en Blu-ray.

Transformers : The Last Knight (2017)

 

Enfin, le blockbuster de Michael Bay nous apprend que le roi Arthur et ses chevaliers ont été aidés par des robots aliens géants pour repousser une horde barbare, en plein 5ème siècle après JC. Se connecter à la légende arthurienne n'a pas vraiment de sens profond et mythique : il s'agit par-dessus tout de permettre au cinquième Transformers de s'ouvrir sur une bonne scène de baston médiévale enflammée, et de donner des épées géantes à des robots géants.