Il n'a pas encore dix-huit ans lorsqu'il s'engage dans l'AK (Armée de l'Intérieur : formations de résistance polonaise organisées par Londres en 1941), où il combat jusqu'à la fin de la guerre. Il écrit en 1946 son premier roman, les Marécages (qui ne paraîtra qu'en 1956), s'installe à Varsovie en 1948, entre à la rédaction de l'hebdomadaire Nowa Kultura, signe plusieurs ouvrages réalistes-socialistes, s'intéresse au cinéma comme critique d'abord puis comme scénariste ( Une carrière , J. Koecher, 1955 ; Crépuscule d'hiver , S. Lenartowicz, 1957 ; Mère Jeanne des Anges, J. Kawalerowicz, 1961 ; Pharaon, id., 1966 ; Yovita, J. Morgenstern, 1967). Ses débuts en tant que cinéaste avaient été remarqués à Venise : le Dernier Jour de l'été (Ostatni dzie lata, CO : Jan Laskowski, 1958). L'année suivante, son roman Un trou dans le ciel est un événement comme le sera presque toute sa production littéraire ultérieure, laquelle lui conférera une place de premier plan dans la littérature polonaise de l'après-guerre : la Clé des songes contemporains, 1963 ; l'Ascension, 1967 ; Béthofantôme, 1969 ; Rien ou rien, 1971 ; le Calendrier et la clepsydre, 1976, puis le Complexe polonais, 1977, et la Petite Apocalypse, 1979 (qui, trop insolents pour être publiés dans une maison d'édition « officielle », le seront par les éditions polonaises parallèles Nowa) et Roman de gare contemporain, 1992. À cette activité littéraire intense se superpose une uvre cinématographique qui place son auteur parmi les grands leaders de la « première génération » (Wajda, Kawalerowicz, Has, Munk, Kutz). Konwicki réalise successivement la Toussaint (Zaduszki, 1961), Salto (id., 1965, avec Zbigniew Cybulski), Un moment de paix (Chwila pokoju, épisode d'Abitur, id., TV), le Bac (Matura, ALL, id.), Si loin si près (Jak daleko sad jak blisko, 1972), la Vallée de l'Issa (Dolina Issy, 1982, d'après le livre de Czesaw Milósz), Lawa (Opowie o « Dziadach » Adama Mickiewicza « Lawa », 1989).Konwicki se fait le mémorialiste des vicissitudes de l'histoire polonaise moderne. Marqué par le « temps du maquis », il met en situation des hommes perturbés par leur passé, tentant de s'insérer dans le courant socialiste, luttant intérieurement contre un certain sens de l'absurde. Une ironie impertinente affleure parfois sous les mots ou les images, garde-fou contre les servitudes idéologiques et la tentation de l'embourgeoisement de la pensée intellectuelle.