Avec Stake Land, qui sort en DVD après avoir écumé les festivals spécialisés, le réalisateur Jim Mickle s’impose comme la nouvelle révélation du cinéma d’horreur indépendant. Rencontre.PREMIÈRE : Western, road-movie postapocalyptique, film de vampires, de survie... Comment définir Stake Land ? JIM MICKLE : Dès le début, nous étions conscients de toutes ces influences. Mais, pendant l’écriture, avec Nick Damici (coscénariste et acteur principal du film), nous nous sommes concentrés sur le thème du passage à l’âge adulte, sachant que le parcours du plus jeune personnage (initié à la chasse aux vampires par un vétéran) serait jalonné d’étapes qui renverraient à différents genres. Pourquoi des vampires et non des zombies ? Nous avons voulu nous éloigner des zombies parce que la résurgence du genre était encore forte à l’époque où nous avons écrit le script, en 2008, et que la nouvelle vague du film de vampires, lancée par True Blood et Twilight, n’avait pas encore vu le jour. Nous avons donc creusé ce thème des monstres qui gardent une part d’humanité, mais nous n’avons pas pu nous empêcher de laisser resurgir inconsciemment cette atmosphère propre aux films de zombies. Il est évident que le cinéma de Romero, ainsi que Je suis une légende, le roman de Richard Matheson, ont été des influences majeures pour nous.La très forte teneur politique du film rappelle aussi Romero...Le scénario a été écrit juste avant l’élection d’Obama. Je m’intéresse beaucoup aux sujets politiques, de même que Larry Fessenden, l’un des producteurs de Stake Land, qui m’a fortement encouragé à aller dans ce sens. Les films d’horreur permettent d’aborder des thèmes dont les gens n’ont pas envie de parler dans la vie quotidienne. Romero était très fort pour exprimer ces frustrations sans en avoir l’air et pour les soulager. Notre film fonctionne de la même façon, et c’est peut-être pour cette raison qu’il a obtenu un succès inespéré en DVD. Malheureusement, ce que nous montrons dans Stake Land est plus que jamais d’actualité. Les chiffres du chômage ne se sont pas améliorés et notre pays se dirige lentement vers un désastre.Gérard DelormeRetrouvez le blog de Gérard Delorme sur Premiere.fr
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