Dix-neuf après la publication de son roman culte Fight Club, Chuck Palahniuk revient s'amuser avec le cerveau malade de Tyler Durden et de son alter ego, dont le nom restera à jamais un mystère. Un Fight Club 2 dont personne n'osait rêver, d'autant que le film définitif de David Fincher (c'est évidemment pour cela qu'on vous parle de cette suite dans nos colonnes) avait mis tout le monde KO en 1999. Une oeuvre indépassable ? Palahniuk a décidé de prouver le contraire et de ne pas laisser son bébé le contrôler. Pour minimiser les risques et éviter un les comparaisons malheureuses, c'est en comic book que le romancier redonne vie à ses personnages autodestructeurs. Nous sommes dix ans après la fin de Fight Club : mariés et parents d'une jeune garçon qui semble prendre la voie de son père, Marla et "celui qui se fait appeler Sebastian" se sont encroûtés dans un mode de vie qu'ils ont toujours détesté. Des copies d'une copie, d'une copie, d'une copie...Sebastian prend des médicaments pour soigner sa schizophrénie mais Marla s'ennuie tellement dans son quotidien qu'elle les remplace par du sucre et de l'aspirine. Une façon comme une autre d'invoquer l'esprit de Tyler Durden pour qu'il vienne remettre un peu chaos dans son univers aseptisé.La société de consommation, la notion de bonheur et le confort tout relatif de nos vies sont évidemment écorchés dans ce premier numéro (il y en aura dix en tout) de Fight Club 2, mais Palahniuk semble se diriger vers d'autres horizons. La transmission et la paternité sont au coeur d'un récit qui réussit l'exploit de dépasser en quelques cases le twist phénoménal du roman et du film. Les premières pistes de scénario sont solides et on comprend vite que Tyler n'est jamais réellement resté en cage. Aux dessins, Cameron Stewart fait preuve d'une imagination débordante dans le découpage et la composition, avec un sens du détail proprement affolant. Une sorte d'hybride parfait entre l'oeuvre de Chuck Palahniuk et celle de David Fincher qui en dit autant, voire plus, que le texte. Pour le moment, cette suite n'a pas à rougir une seconde de la comparaison avec son aîné.Tyler lives et c'est une vraie bénédiction. Fight Club 2 n'est pour l'instant disponible qu'en anglais dans votre comic shop le plus proche. Il reste également l'option du téléchargement.
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- Fight Club 2 : fallait-il redonner vie à Tyler Durden ?
Fight Club 2 : fallait-il redonner vie à Tyler Durden ?
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