José Bové commence très jeune à désobéir. L'histoire ne dit pas s'il levait les mains en signe de victoire quand il allait au piquet mais en revanche il est certain qu'il se fait virer d'un lycée parisien en 1968 pour avoir fait l'apologie des drogues dans une dissertation. Le genre de provocation tranquille qui fait s'allumer les flammes d'envie dans les yeux des jeunes filles. C'est peut-être ce premier essai de subversion romantique qui a convaincu le paysan du Larzac de pratiquer régulièrement la désobéissance civile (qui consiste à s'opposer à une loi jugée inique, et s'arroger un droit légitime à ne pas la respecter). En 1973, il refuse l'incorporation militaire tout comme l'objection de conscience et milite contre l'extension d'un vaste programme militaire sur le plateau du Larzac -; gain de cause en 1981 avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Les années socialistes ayant entraîné un sérieux coup de mou du happening révolutionnaire, José Bové se lance dans des combats plus locaux (notamment la négociation des producteurs de lait et la société Roquefort) et créé en 1987, la Confédération Paysanne. Base pour la contestation de la mondialisation sauvage, le syndicalisme agricole est un costume étroit pour celui qui a une vision politique globale : en 1995 il se rend en Polynésie pour s'opposer à la reprise des essais nucléaires décidée par Jacques Chirac. Début du buzz mais c'est le 12 août 1999 que les choses sérieuses commencent : en réaction au refus européen d'importer du boeuf aux hormones, les Américains font valider en représailles une surtaxation de certains produits européens (dont le Roquefort) par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). A Millau, les membres de la Confédération paysanne saccagent un Mc Donald en construction. José Bové est arrêté et brandit ses menottes devant les télévisions. (il est condamné à trois mois de prison). Un mythe est né. Le concept de « malbouffe » aussi. Héraut national de l'altermondialisation, Bové apparaît à Seattle où se réunit l'OMC, ce sera le premier grand raout antimondialiste qui se reproduira à l'occasion de presque tous les grands sommets internationaux : forum de Davos, G8 de Gênes... l'opinion internationale apprend à connaître ces rendez-vous des décideurs internationaux qui ne faisaient pas grand battage jusque là. Membre fondateur d'Attac, José Bové sera au Brésil en 2001 pour le contre-sommet social de Porto Alegre où les « alter » - enfermés dans la contestation - tentent de médiatiser leur capacité à proposer des alternatives au tout libéral. Très médiatisé, Bové essuie des critiques sur sa mégalomanie et continue d'internationaliser son combat : campagne mondiale pour inscrire la souveraineté alimentaire comme droit de l'homme, soutien aux paysans palestiniens... Et poursuit également la désobéissance civique notamment en arrachant des champs d'essai d'organismes génétiquement modifiés ce qui lui vaudra une condamnation à dix mois de prison ferme (il n'en fera que deux). Fervent opposant au Traité sur la Constitution européenne, José Bové se présente à la Présidentielle où il souhaiterait incarner le renouveau de la gauche radicale. Pas fou, le plus célèbre des moustachus à pipe se fait conseiller par des syndicalistes mais aussi par Denis Pingaud, directeur de la stratégie chez Euro-RSCG. Au printemps 2006, José pense briguer l'investiture de la gauche antilibérale, rassemblée en collectifs qui connaissent un certain succès dans le pays. Las... Devant les tentations hégémoniques du pcf, il renonce le 24 novembre. Et attend ensuite comme Lionel Jospin qu'on le désire un peu plus. Une pétition appelant à son retour est lancée sur le web et recueille 30 000 signatures. Le 1er février, José Bové déclare officiellement sa candidature, soutenu notamment par Michel Onfray et Patrick Braouezec. Et réunit le vendredi 16 mars les 500 signatures nécessaires à sa candidature officielle. Le combat de José ne fait que commencer.... Malgré la sympathie qu'il s'attire au sein du public, Bové, victime de l'effet vote utile et de la dispersion de la gauche antilibérale ne réunit que 1,3 % des voix. Il appelle à battre Nicolas Sarkozy et à voter pour Ségolène Royal. Atout : bonne bouille d'Astérix grande gueule et bon vivant, il s'attire des sympathies aussi bien chez les révolutionnaires en stand by que chez les supporters de rubgy. Vas-y, José !!! Handicap : bon courage pour écrire un programme... Parcours politique 1987 : il participe à la création de la Confédération Paysanne. 1998 : membre fondateur d'ATTAC 2000 : en septembre, il est condamné à trois mois de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Millau pour la destruction du chantier de Mc Donald (voir bio). Peine confirmée en 2001 par la cour d'appel de Montpellier. 2004 : cesse d'assumer les fonctions de porte-parole de la Confédération paysanne. 2005 : propose d'allier les différents courants de gauche favorables au « non » à la Consitution Européenne. 2006 : Le Tribunal de Versailles prononce la relaxe pour les "9 de Guyancourt" (neutralisation d'un essai OGM en juillet 2003) et déboute la demande de dommages et intérêts des parties civiles. Dans un entretien à Libération (13 juin 2006) Bové se déclare candidat à la Présidentielle.2007 : score au premier tour de l'élection présidentielle : 1,30%
Nom de naissance | José Bové |
---|---|
Naissance |
(71 ans) Talence, Gironde, France |
Genre | Homme |
Profession(s) | Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2011 | Tous au Larzac | Acteur | Himself | |
2009 | Les Brebis Font De La Résistance | Acteur | Lui-même | |
2001 | La sociologie est un sport de combat | Acteur | Himself |
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