Sept ans après son ultime épisode, la série de Julian Fellowes continue sa vie sur grand écran. Un nouvel opus non dépourvu d'un charme suranné mais dispensable.
Canal + dévoilera ce soir, pour la première fois à la télévision, la suite de Downton Abbey. Un film qui avait déçu Première, contrairement au premier opus, tout à fait charmant. En attendant des nouvelles d'une potentielle fin de trilogie, voici notre critique, initialement publiée en avril 2022 pour sa sortie au cinéma.
Sept ans après sa sixième et dernière saison, Downton Abbey poursuit sa vie sur grand écran. Après le film de Michael Engler sorti en 2019 qui racontait les préparatifs agités de la visite du Roi et de la Reine dans le domaine des Crawley, on retrouve la plus célèbre des familles aristocrates british et ses domestiques en 1928 pour une double intrigue. D’un côté, le tournage d’un film hollywoodien muet au cœur du château qui met la maisonnée sens dessus- dessous. De l’autre, un voyage vers le sud de la France pour en savoir plus sur l’homme qui a donné en héritage à Lady Violet (la toujours magistrale Maggie Smith) une somptueuse villa en bord de Méditerranée.
On ne boude pas son plaisir à retrouver les personnages qu’on a tant aimés et les acteurs qui les incarne (Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Elizabeth McGovern…) comme les nouveaux venus frenchies (Jonathan Zaccaï et Nathalie Baye qui campe le fils et la femme du mystérieux donateur). Mais il y a vraiment quelque chose de trop plan plan tant dans la conduite du récit que dans la réalisation (Simon Curtis, à qui on doit notamment My week with Marilyn) pour être emporté. Comme le film précédent, cette suite a tout d’un épisode à la fois trop étiré et manquant de temps pour développer en profondeur les différentes sous- intrigues qui le composent. L’ellipse ne constitue pas le point fort du scénario de Julian Fellowes qui, à force de tout surligner, tue dans l’œuf les surprises que chaque rebondissement est censé faire naître. Rien ici n’est désagréable mais tout est trop survolé – en particulier dans la psychologie des personnages, réduits trop souvent à une seule couleur - pour que ce Downton Abbey II- Une nouvelle ère (construit comme le passage de relais entre Lady Violet et ses descendants) apparaisse indispensable.
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