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Pour la première fois de son histoire, TMC retransmet en direct, depuis les Bouffes Parisiens, une pièce de Simon Williams où l’animateur des 12 coups de midi tient la vedette dans un rôle à contre-emploi. Télé 7 jours a rencontré Jean-Luc Reichmann.

Pour la première fois de son histoire, TMC retransmet en direct, depuis les Bouffes Parisiens, une pièce de  Simon Williams où l’animateur des 12 coups de midi tient la vedette dans un rôle à contre-emploi. Télé 7 jours a rencontré Jean-Luc Reichmann. Que représente pour vous la diffusion de Personne n’est parfait,  la pièce que vous jouez actuellement aux côtés de Véronique Jannot ?C’est une expérience inédite à double tire. Primo, il s’agira de mon premier direct à la télé et, secundo, la chaîne diffusera pour la première fois une représentation théâtrale en live. Cet événement survient à l’occasion de la 200e et dernière représentation. Je suis donc très angoissé.Comment la perspective de passer à la télé peut-elle angoisser un professionnel comme vous ? D’autant que plus de 100 000 spectateurs ont déjà vu la pièce ?La majeure partie des téléspectateurs va me découvrir en tant que comédien de théâtre. Il ne faut pas que je me loupe. D’autant que mon personnage, timide et emprunté, est à l’opposé de la personne qu’ils ont l’habitude de voir tous les jours à la télé. Abandonné par sa femme, il est un homme au foyer, préposé aux tâches ménagères, papa d’une adolescente perturbée et soutien d’un vieux père indigne.Votre personnage est amené à se travestir. Est-ce facile de jouer une femme au théâtre ?J’ai beaucoup travaillé avec le metteur en scène Alain Sachs. Il fallait à tout prix éviter de basculer dans La Cage aux Folles. La facilité aurait été de surjouer en poussant des "hou ! hou !" stridents. Mais mon personnage n’est pas dans ce registre. Il est pris dans un étau, coincé par son mensonge, il doit se faire passer pour une femme auprès de l’éditrice jouée par Véronique Jannot. En plus, il tombe totalement amoureux de cette femme.Ancien de la Ligue d’improvisation et du Cours Florent, vous êtes comédien dans l’âme. Etes-vous pour autant reconnu par la profession ?J’ai reçu récemment, dans ma loge, les encouragements de mon ancien professeur au cours Florent, Raymond Acquaviva, ainsi que ceux de Francis Huster. À cette occasion, ce dernier m’a déclaré: "Surtout, ne joue jamais les rôles de séducteur mais plutôt ceux de séduit. Tu as un œil que personne d’autre n’a. Continue à jouer sur ce registre et sur cette émotion qui est en toi." Ça m’a beaucoup touché. Quant à la reconnaissance de la profession, je ne cours pas après. La seule qui compte à mes yeux est celle du public. Beaucoup de personnes parmi les spectateurs m’ont avoué que c’était la première fois de leur vie qu’ils venaient au théâtre. Ils arrivent de toutes les régions de France. C’est cela qui me touche le plus. Si la médiatisation peut servir à faire venir le public dans les salles et qu’ils en repartent heureux, tant mieux.Hacène Chouchaoui du magazine Télé 7 jours