Christian Estrosi a longtemps été l'objet de moqueries dans sa région d'origine, la jolie Côte d'azur. De la part de ses électeurs et même de ses soutiens. Deux petits sobriquets que le concerné n'a pas dû porter dans son coeur. "Le motodidacte", c'est en l'honneur du fait que tout ce qu'il a appris vient de son passé de coureur des grands prix sur deux roues. Le goût pour la vitesse, la volonté d'aller jusqu'au bout. Une ténacité qui ne lui a pas permis, entre 1972 et 1983, de remporter un seul grand prix. Mais une passion qui l'a poussé à ouvrir une boutique de motos à Nice. "Bac-5", c'est juste parce que Christian passait plus souvent son temps sur sa moto que sur sa chaise d'école. Christian Estrosi n'est pas très subtil. Selon la Documentation française, le député des Alpes-maritimes aurait même proposé une loi afin de rétablir la peine de mort pour certains crimes en 1991. Mais il a appris l'essentiel : bien présenter. Une coupe soignée au cheveu près, un sourire ultra-brite, Estrosi compte plus sur l'apparence que l'intelligence. L'éternel raillé attend son moment. Au fur et à mesure, il multiplie les postes locaux, noue des amitiés utiles avec Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et Nicolas Sarkozy. Le second aime l'ambition d'Estrosi et son goût pour la politique. Et lui fait savoir en 2005, lorsque Christian Estrosi devient ministre délégué à l'aménagement du territoire. L'un des seuls au gouvernement à n'avoir jamais fait l'ENA. Plutôt bien réussi, pour un "motodidacte au bac-5". Le 2 avril 2009, Christian Estrosi présente une proposition de loi commandée par Nicolas Sarkozy pour lutter contre les bandes organisées. "Le texte très sensible va susciter beaucoup de débats, mais il correspond à une volonté affichée du président de la République". Subtile déclaration, on parle de 3 ans de prisons et de 45.000 euros d'amendes en cas de participation à une bande violente. Par ailleurs, les violences contre les enseignants et les intrustions en bande dans des établissements scolaires seront selon ce projet rangées au rang de "violence aggravée". A l'heure du remaniement du gouvernement, réalisé après les élections européennes de 2009, le fidèle de Sarko brigue donc un poste où il pourrait faire parler sa passion pour les questions sécuritaires. Las, Michèle Alliot-Marie, qui débarque à l'Intérieur, refuse de voir son ministère délesté de cette prérogative majeure. Estrosi devra donc se contenter de l'Industrie, un maroquin rattaché à Bercy où il risque de regretter d'avoir séché les cours pour faire de la moto. 1983-1990 : Conseiller municipal de Nice 1985-1993 : Conseiller général des Alpes-maritimes 1988-1993, 1997-2005 : Député des Alpes-maritimes 1992-1998 : Vice-président du conseil régional de PACA 1998-2002 : conseiller régional de PACA 2001-2003 : Vice-président du conseil général des Alpes-maritimes 2002-2005 : Juge à la Haute cour de justice 2003 : Président du conseil général des Alpes-maritimes 2005-2007 : Ministre délégué à l'aménagement du territoireDepuis juin 2009 : Ministre de l'Industrie
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