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Une famille qui éclate, comme le symbole d’un pays en pleine métamorphose. Tel est le parallèle audacieux que dresse ici Mehdi M. Barsaoui avec son premier long, découvert à Venise. L’action se situe en Tunisie en 2011, en plein printemps arabe, quelques mois après la démission du président Ben Ali, avec les dommages collatéraux inhérents à ce genre de mouvements. Mais cette période agitée semble glisser sur Meriem (Najla Ben Abdallah, saisissante) et son mari Fares (Sami Bouajila, impérial), issus d’une classe plutôt aisée voyant d’un bon oeil les changements qui s’annoncent. Jusqu’à ce que tout bascule lorsqu’ils se retrouvent pris dans une embuscade blessant grièvement Aziz, leur fils de 10 ans, qui risque de mourir s’il ne reçoit pas le plus vite possible un foie. Débute alors la quête d’un donneur compatible. Et les tests vont révéler le secret de Meriem : Aziz n’est pas le fils de Fares. Doit-elle le lui avouer ou se taire, au risque de ne trouver aucun donneur compatible – mis à part son amant, le père de l’enfant ? Le suspense ne va dès lors jamais cesser de monter en puissance tout en confrontant ces personnages à une succession de dilemmes moraux plus insolubles les uns que les autres. Avec, en point d’orgue, un questionnement sur ce qui constitue le socle d’un père. Le lien du sang ? L’affection qu’on donne ? Et pour quels droits et quels devoirs ? Le talent de Barsaoui est de ne jamais enfermer son récit dans des débats théoriques mais de l’intégrer à une course contre la montre indécise jusque dans ses ultimes plans.