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Selon Tchang Tseu “être animé par l’intention de faire le bien, par le désir d’aider les autres, attire inévitablement des ennuis”. Emilie (interprétée par une Audrey Tautou rayonnante) aurait dû lire les principes du maitre chinois avant de s’embarquer dans une série de mensonges-pour-bien-faire.
Rassurez-vous, la nouvelle comédie de Pierre Salvadori n’est pas une fable taoiste, mais une comédie romantique brillante qui évoque le maître Lubitsch et fonctionne à plusieurs niveaux. Comédie amoureuse, comédie sociale (l’argent qui corrompt tout) et comédie de la mystification (mentir ou ne pas mentir, that is the question), le film fonctionne gracieusement par le talent consommé de ses acteurs. Dans le role de la mère et de la fille - amie/ennemie comme chiennes et chattes - le duo Nathalie Baye / Audrey Tautou fait des étincelles. Mais c’est l’incroyable Samy Bouajila qui remporte la mise. Boule de flipper qui ne sait plus où donner de la tête et se contente de rebondir entre les deux rivales, Bouajila donne vie à un personnage largué qui se contente de réagir et devient l’incarnation de la morale de cette rom com pas si nette. D’une justesse et d’une émotion rares !
Toutes les critiques de De vrais mensonges
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Derrière les mensonges de ce vaudeville, Salvadori pointe quelques vérités bien senties, misant sur la complicité de ses actrices duettistes et de Sami Bouajila, irrésistibles.
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Une mécanique est lancée, génératrice d'une cascade de réjouissants quiproquos, dans la lignée des galanteries trompeuses et des hasardeux badinages de Marivaux ou Musset, ou de la déclaration tronquée de Cyrano. Aussi vite qu'une porte s'ouvre ou se ferme, Emilie ne cesse de donner son congé à Jean, puis de le rengager, pour des motifs qui ont peu à voir avec ses capacités professionnelles. Maddy sa mère croit avoir démasqué son soupirant auquel elle vient faire des oeillades à la boutique, ce dernier ignorant qu'il est la proie d'un double fantasme. D'où l'hilarant "Je sais qui vous êtes, je veux qui vous êtes !" trouvé sous la forme d'un billet doux dans la poche de son blouson, et qu'il attribue à... Emilie.
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Comme d'habitude, Salvadori trouve le timing parfait de la comédie et les comédiens sont ravis de danser sur une partition scénaristique enlevée. (...) Cependant, le film a aussi tous les défauts d'une comédie boulevardière : une impression d'enfermement dans des décors artificiels et tocs, des rebondissements jusqu'à épuisement et un perfectionnisme maniaque dans la mise en scène qui enlève toute spontanéité au jeu des acteurs.
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On est en plein registre théâtral, du Feydeau en mode mineur qui a le charme honnête et désuet des comédies d'antan.
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Entre Audrey Tautou et Nathalie Baye, le cœur de Sami Bouajila balance dans cette comédie signée Pierre Salvadori. Le réalisateur de Hors de prix jongle avec ce trio charismatique sur un scénario réglé comme une mécanique de précision.
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Salvadori fuit le vérisme, ne conçoit la comédie qu'à travers la métaphore. A l'excès peut-être - son film manque un peu de nerf et de chair. Sami Bouajila, pourtant grand comédien, a du mal à tirer son épingle du jeu dans son rôle d'inhibé. Car c'est surtout la langue, couchée sur le papier à lettres, rehaussée par les comédiennes, qui fait le sel de cette comédie, sans doute la plus écrite de Salvadori.