Alfred Jarry

Poète, dramaturge et romancier français, Alfred Jarry est un écrivain de la fin du 19e siècle. Son œuvre la plus connue est la pièce de théâtre Ubu Roi. Il est à l’origine du mot pataphysique, qu’il a inventé pour désigner « une science des solutions imaginaires ». Alfred Jarry est né le 8 septembre 1873 à Laval, en France. Dans son enfance, c’est un élève intelligent. Il est tout d’abord éduqué au lycée de Laval, puis entre en 1879 au Lycée de Saint-Brieuc. À douze ans, le petit Jarry commence déjà à écrire des pièces de théâtre. Ce sont des comédies en vers et en prose. Il fait la rencontre de Félix Hébert à 15 ans. C’est cet homme qui lui enseigne la physique au Lycée de Rennes. Les élèves ont pour habitude de caricaturer ce professeur, qu’ils surnomment P.H. (Père Heb, Eb, Ébé, etc.) dans une série de textes littéraires qu’ils ont mis au point. Charles Morin, un de ces élèves, en écrit un épisode vers 1885, qui parvient plus tard à Alfred Jarry. P.H. y est réinventé en roi de Pologne et le titre du texte est Les Polonais. Séduit par le concept, et tout aussi espiègle que ses camarades de classe, le petit Jarry décide de remanier cette version du P.H. à la tête d’un royaume, et la transforme en oeuvre théâtrale. Ce sont les prémices de la pièce qui sera connue plus tard sous le titre Ubu Roi. Ensuite, le jeune lycéen entame la rédaction d’un épisode propre à lui, toujours narrant les péripéties de P.H., qui deviendra plus tard Ubu Cocu. À dix-sept ans, Alfred Jarry obtient son diplôme du baccalauréat. L’année suivante, il se retrouve à Paris. Les années d’études supérieures s’annoncent moins glorieuses qu’au secondaire. Le jeune auteur de comédies échoue, trois fois d’affilée, à l’épreuve d’entrée à L’École Normale Supérieure. Toutefois, il n’arrête pas d’œuvrer pour son jeune théâtre. Il monte le spectacle de sa pièce de lycée. Désormais, il a changé le nom de P.H. qui signifiait Père Hébert, en Père Ubu et c’est la naissance d’Ubu Roi. En 1883, Alfred Jarry se fait de plus en plus présent dans les milieux littéraires et artistiques. Il fait la connaissance de Marcel Schwob, mais aussi du couple Alfred et Rachilde Vallette. Ces derniers ne sont autres que le directeur du Mercure de France (importante revue littéraire) et sa femme, une actrice et romancière. En 1884, Alfred Jarry présente Ubu Roi au domicile de ces deux derniers. Il devient très vite collaborateur du Mercure de France. En outre, il travaillera aussi pour les revues Blanche, Le livre d’Art et La plume. En tout, dix-sept magazines littéraires et artistiques auront l’occasion de travailler avec l’auteur. Alfred Jarry fait publier ses œuvres Hadernablou et César-Antéchrist. Puis, le 10 décembre 1896, Ubu Roi est enfin présenté au grand public dans le cadre du Théâtre de l’œuvre. Bien que la critique soit partagée, l’avis général est plutôt négatif. Mais toute cette polémique renforce le dramaturge. Il crée une revue du nom de Perhinderion. Toutefois, celle-ci ne sera publiée qu’en deux numéros. Alfred Jarry écrit les œuvres L’Autre Alceste en 1896, Les Jours et les Nuits, en 1897, et entame la rédaction de Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. C’est à cette époque que le dramaturge s’offre un bateau du nom de L’As. Alfred Jarry est à court de ressources financières, car il a dilapidé tout son héritage. Il se fait aider par son ami peintre, Henri Rousseau connu sous le pseudonyme de Douanier Rousseau, qui le reçoit chez lui pendant une courte période. En 1900, il publie Ubu enchaîné, puis décide de mettre un terme à l’aventure de ce personnage. À la fin de sa vie, Alfred Jarry souffre de la tuberculose. De plus, l’artiste est endetté et se fait notamment aider par Octave Mirbeau et Thadée Natanson. Le 1er novembre 1907, il décède d’une méningite à l’hôpital de la Charité, à Paris. Il laisse derrière lui plus d’une trentaine d’oeuvres, tout genre confondu. Huit d’entre elles seront publiées à titre posthume, dont Le Manoir enchanté et Le Bon Roi Dagobert en 1974. Entre-temps, en 1965, sa célèbre pièce Ubu Roi est adaptée à la télévision par Jean-Christophe Averty.Précurseur, Jarry est l’un des inspirateurs des surréalistes et du théâtre contemporain.