S'il s'est imposé comme l'un des cinéastes les plus demandés à Hollywood, c'est bien aux séries télé que JJ Abrams doit sa carrière.
Lorsqu'en 2013, Disney fait appel à JJ Abrams pour s'occuper de Star Wars 7, le réalisateur américain est déjà un cinéaste reconnu, qui a repris brillamment les franchises Star Trek et Mission : Impossible. Mais avant de devenir l'un des réalisateurs les plus prisés d'Hollywood, il fut l'un des rois de la série US, particulièrement dans les années 2000. Et c'est bien grâce à son parcours sur le petit écran qu'il a pu faire son trou sur le grand.
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Elles lui ont permis d'affiner son talent d'auteur
En même temps, le chemin du petit Jeffrey Jacob à la télé US était tracé d'avance : fils d'un producteur de télévision (Gerald W. Abrams) et d'une productrice exécutive (Carol Ann Abrams), le jeune garçon élevé entre New York et Los Angeles, fait d'abord ses armes en tant que scénariste de l'ombre, pour le 7e art. A 26 ans, il signe le script du film d'amour fantastique Forever Young, avec Mel Gibson. Et en 1998, il participe à l'écriture d'Armaggedon, pour Michael Bay. Mais la même année, JJ Abrams décide de mettre son talent au service de la télé. Il créé alors sa toute première série, Felicity, et c'est une réussite. Ce petit drama romantique révèle l'actrice Keri Russell et durera quatre saisons sur le réseau WB. Touche à tout, JJ Abrams compose même la musique du générique d'ouverture.
Elles lui ont appris à développer des personnages féminins forts
Avant même la fin de Felicity, JJ Abrams est déjà en train d'écrire sa nouvelle série : Alias. En 2002, c'est le network ABC qui achète ce thriller d'espionnage passionnant, bourré de rebondissements, et qui lance la carrière de Jennifer Garner. Après la douce et fragile Felicity, le scénariste dévoile une héroïne nettement plus "badass" : Sydney Bristow, un personnage féminin moderne, rebelle et sexy à la fois, qui n'est pas sans rappeler une certaine Leia...
Elles ont fait de lui un Dieu du petit écran avec Lost
Même s'il a co-créé Lost avec Damon Lindelof et Jeffrey Lieber, le nom de la série culte reste irrémédiablement associé à celui de JJ Abrams. Avec cette histoire mystique incroyablement captivante, il a gagné le respect d'une gigantesque fanbase mondiale, qui suivra désormais chacun de ses projets avec une ferveur rare. On veut découvrir le nouveau Abrams, comme on va voir le dernier Woody Allen ou le dernier Tarantino. Son style est imposé et son oeuvre est même couronnée par un Emmy Award du Meilleur Réalisateur en 2005 (en plus du Meilleur Drama pour la série). Le scénariste et producteur explose cette année-là comme le nouveau roi de la série US et rapidement, les studios hollywoodiens se penchent sur son cas : Paramount lui confie les rênes de Mission : Impossible 3.
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Elles l'ont imposé comme le roi des geeks
De plus en plus occupé par le cinéma, JJ Abrams ne laisse pas tomber le petit écran pour autant. En 2008, il créé (avec Roberto Orci et Alex Kurtzman) sa quatrième série à succès en une décennie : Fringe. Alors que Lost n'a pas encore fini de dévoiler tous ses mystères, cette nouvelle série fantastique incroyablement complexe nous promène dans un monde d'univers parallèles, qui passionnera des fans totalement mordus, pendant 5 saisons. Il faut dire que JJ Abrams parle aux geeks comme personne et alors qu'il cartonne avec le remake de Star Trek sur grand écran, il explore un peu plus le monde de la science fiction à la télévision. Avec sa société de production, Bad Robot, créée en 2001, Abrams produit une demi-douzaine de séries SF et futuristes, allant de Person of Interest à Revolution, en passant par Almost Human. Des séries qui parlent de prophéties, de technologie, de robotique et de fin du monde, et qui ont fait de lui un candidat naturel pour reprendre en main la saga Star Wars.
Elles lui ont aussi appris le goût de l'échec
Mais au cours de ses presque 20 années à fabriquer des programmes pour la télévision, JJ Abrams a aussi goûté à la défaite. Sa plus cuisante reste Undercovers, sa 5e (et dernière) création originale, lancée en 2011 sur NBC. Un petit thriller sur un couple d'agents de la CIA, qui sera annulé après 13 épisodes seulement. Peu de temps après, c'est le drama SF Alcatraz, dont il est producteur, qui se plante lamentablement. En 2014, Believe, autre drama fantastique, co-produit avec Alfonso Cuarón, connaît aussi une fin précipitée, après quelques épisodes. Ces échecs lui apprennent l'humilité et lui permettent de mieux se connaître, comme il l'expliquait en 2011, dans une interview à Collider, après le flop Undercovers : "Je m'en veux beaucoup. L'ambition d'Undercovers était de faire un show amusant et plus léger, mais finalement, je pense qu'il était tout simplement trop frivole et trop simple. Nous ne sommes pas allés assez profond. On a absolument voulu rester à l'écart d'une mythologie complexe, d'une intensité trop grave et d'une narration trop sombre. Mais au final, je me rends compte que ce n'est pas ce que je fais de mieux."
Elles gardent son esprit créatif à l'affût
JJ Abrams pourrait se contenter de poursuivre tranquillement sa carrière au cinéma, en gérant les franchises des grands studios (M:I, Star Wars, Star Trek...). Mais le scénariste et producteur continue de s'investir sur le petit écran. En 2016, deux nouvelles séries produites par Bad Robot et Abrams arriveront à la télé US. Et pas des moindres. 11.22.63, d'abord, une adaptation du célèbre roman de Stephen King, qu'il a aidé à développer. Westworld, ensuite. Avec Jonathan Nolan, il produit cette version série du film SF culte Mondwest (1973) pour la chaîne HBO, qui s'annonce comme l'une des nouveautés les plus excitantes du début d'année.
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