Le réalisateur fantasque se livre sur les secrets de fabrication de son dernier bébé pour le ciné.
Alors que sa série Mercredi cartonne sur Netflix, M6 fête les vacances scolaires en consacrant son vendredi soir à Tim Burton. La chaîne proposera tout d'abord, et pour la première fois en clair, son dernier film, Dumbo, à 21h10, puis son classique Edward aux mains d'argent (1991), à 23h15. En 2019, cette adaptation du dessin animé de Disney des années 1940 avait beaucoup plu à Première. Voici un extrait de notre critique : "Avouons-le d’entrée : on allait à reculons voir le nouveau Tim Burton, qui balbutie son cinéma depuis pas mal de temps. La promesse de féérie, d’humour et d’émotions n’était plus vraiment au rendez-vous, fini la team Tim, la critique dans son ensemble se détournant progressivement de celui qui avait été son enfant chéri dans les années 90 -d’Edward aux mains d’argent à Sleepy Hollow. Sur le papier, Dumbo n’était pas fait pour les réconcilier. Encore une adaptation live d’un classique Disney après le boursouflé Alice au pays des merveilles ? Et puis quoi encore ! Tim Burton aurait-il entendu les critiques ? Sa version 2019 des aventures de l’éléphant volant n’a jamais été aussi burtonienne, visuellement, émotionnellement et symphoniquement."
Edward aux mains d’argent, c’est La Belle et la Bête de Cocteau version rock [critique]Juste avant sa sortie au cinéma, Première avait rencontré Burton pour parler de cette adaptation à gros budget pour le studio aux grandes oreilles, au fond très personnelle. Le cinéaste était revenu pour nous sur ses obsessions, qu'il a depuis redétaillées en recevant le Prix Lumière, cette année : "Les films étaient ma thérapie, mon exploration. J’étais un cinéphile normal, donc complètement anormal. J’ai grandi avec des films de monstre, j’aurais voulu être Mario Bava, par exemple. (...) Même si j’ai eu du succès, les studios ne me comprenaient pas. Mais quand je suis devenu un "truc", ils ont été plus regardants. Comme si j’étais devenu une marchandise. Je voulais faire une version comédie musicale du Musée de cire avec Michael Jackson. Et ils ont dit non. Vous imaginez ? (...) Avec Dumbo, j’ai réalisé que mes jours chez Disney étaient terminés. J’étais Dumbo. Je travaillais dans ce cirque horrible et je devais m’échapper.""
Même sous le pavillon Disney, Tim Burton ne déroge donc pas à la bizarrerie et à l’inventivité qui le caractérisent. En visite à Paris pour la promotion de Dumbo, en mars 2019, le papa de Beetlejuice et de Sleepy Hollow s’est entretenu sur sa vision novatrice du conte enfantin. Loin d’être une simple imitation du classique de 1941, son adaptation y rend un vibrant hommage tout en explorant d’autres avenues, entre critique du divertissement de masse (personnifié par un Michael Keaton en grande forme) et ode à la liberté animale. Le cinéaste loufoque revient ici sur ses débuts d'animateur chez Disney et ses nouvelles idées pour moderniser l'histoire du célèbre éléphanteau.
Eva Green: "Tim Burton et moi"
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