Les Hirondelles de Kaboul- Papicha
(c) Memento Films Distribution- Jour2fête

Le film d’animation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé- Mévellec et le premier long de Mounia Meddour ont trusté les prix du festival du film francophone, dont le palmarès fait la part belle aux femmes

Clap de fin ce soir pour la 12ème édition du festival du film francophone d’Angoulême, dirigé de mains de maître par Dominique Besnehard et Marie- France Brière. Et, décidément, les années se suivent et se ressemblent pour cette manifestation devenue incontournable. Des salles pleines (plus de 40000 spectateurs en 5 jours), un casting quatre étoiles de personnalités venues défendre les différents films sélectionnés, une ambiance familiale et populaire préservée, des ciné & concerts de plus en plus plébiscités (Vincent Delerm pour Je ne sais pas si c’est tout le monde, Valérie Donzelli et son casting pour Notre- Dame…) et évidemment sa compétition comme toujours très disputée

Deux oeuvres semblaient avoir les faveurs des pronostics : Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé- Mévellec, subtil et puissant film contre l’intégrisme adapté du best- seller de Yasmina Khadra et Papicha, le premier long métrage de Mounia Meddour où une aspirante styliste est confrontée à la violence terrifiante de l’Algérie des années 90. Et les pronostiqueurs avaient eu le nez creux.

Pour succéder aux deux derniers lauréats du Valois de Diamant, Petit Paysan et Shéhérazade, le jury de Jacqueline Bisset a en effet choisi Les Hirondelles de Kaboul (en salles le 4 septembre), récompensé aussi pour sa bande- originale signée Alexis Rault. Mais Papicha (qui sort le 9 octobre) n’est pas en reste et repart d’Angoulême avec trois trophées : les Prix du Public, du scénario et de la meilleure actrice pour l’éblouissante Lyna Khoudri (récompense qu’elle partage avec Nina Meurisse, remarquable dans Camille, portrait d’une jeune photo- reporter dans l’enfer de la guerre civile en Centrafrique)

Parmi les autres primés de ce soir, Hafsia Herzi a été justement récompensée pour la mise en scène de son premier long métrage, le très attachant Tu mérites un amour, découvert en mai dernier à la Semaine de la Critique. Et un an après son prix d’interprétation à Berlin pour La Prière de Cédric Kahn, Anthony Bajon (présent d’ailleurs aussi dans Tu mérites un amour) a été sacré meilleur acteur pour Au nom de la terre, portrait sensible du monde paysan en crise signé par un fils d’agriculteur, Edouard Bergeon. Enfin, le jury des étudiants a, lui, choisi de plébisciter Adam de Maryam Touzani. Une récompense qui confirme que ce palmarès d’Angoulême 2019 était placé sous le signe des femmes !