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La filmo de Keaton dans toute sa diversité.

Les acteurs avec un tel capital sympathie se comptent sur les doigts d’une main. Faites le test dans votre entourage : qui n’aime pas Michael Keaton ? Il y a de fortes chances pour que personne ne lève la main. Même dans un nanar, même en second rôle (l’air de rien une bonne partie de sa filmographie), Keaton impose sa classe folle et son aura en cinq secondes chrono. Le genre de mec qui devient son personnage et qu’on est simplement content de voir à l’écran, quoi qu’il arrive. "Il a litté­ra­le­ment volé mon iden­tité", confie le journaliste d’investigation Walter Robinson, que l’acteur incarne avec brio dans Spotlight. Alors que l'acteur fête ses 65 ans (!) ce 5 septembre et sera prochainement à l'affiche de Spider-Man : Homecoming, retour sur dix film qui ont marqué sa carrière. 


Batman

Le Chevalier Noir, évidemment. Une étape essentielle dans sa carrière, qui a fait de lui un comédien bankable durant un temps. Michael Keaton et Tim Burton ont forgé la légende ciné de Batman et prouvé que le personnage avait toute sa place sur grand écran. Comme c’est depuis devenu la tradition à chaque nouvelle incarnation de Batou, Keaton a été conspué par les fans au moment de l’annonce. Rien qui ne puisse atteindre l’acteur : Bruce Wayne/Batman n’a jamais semblé aussi humain que sous les traits de Michael Keaton, qui lui a fait profiter durant deux films de ses talents dramatiques et comiques. Loin du traitement binaire (pas mauvais pour autant, mettons-nous bien d’accord) que lui réservera Christian Bale quelques années plus tard. Le temps passe, mais Keaton sera à jamais Batman. 


Beetlejuice

Sa première collaboration avec Tim Burton avant Batman et un second rôle qui occupe tellement l’espace qu’on doit donner son nom au film. Voilà qui résume bien le talent de Michael Keaton, lancé ici dans une entreprise texaveryesque glauquissimo-fun où il dévore chaque scène. Il en fait cent fois trop sans jamais une once de lourdeur. Du travail d’orfèvre. 


Jackie Brown

Au début de sa traversée du désert à la fin des années 90, Quentin Tarantino vient chercher Michael pour lui offrir un second rôle dans Jackie Brown. Et Keaton donne tout dans la peau de Ray Nicolette, un agent de l’ATF qui se fait complètement balader dans cette affaire de drogue. Chaque scène où il apparaît réussit à nous faire douter de la véracité de ce que les autres racontent. Un personnage finalement essentiel à l’intrigue. 


 

Birdman

Michael Keaton n’a pas eu l’Oscar pour cette performance sur mesure mais il l’aurait amplement mérité. Une mise en abyme du métier d’acteur et de la gloire passée qui fait forcément écho à ses années post-Batman Une renaissance cinématographique pour un acteur désormais reconnu par tous. Keaton est devenu une évidence. 


Very Bad Cops

Parfait dans le rôle du capitaine de police à la ramasse, Keaton se met au niveau de débilité des personnages de Will Ferrell et Mark Wahlberg. Gene Mauch cite à tout bout de champ des paroles de TLC mais ne semble jamais s’en rendre compte. Un running gag diaboliquement con, exécuté de main de maître. 


 

Beaucoup de bruit pour rien 

Encore une fois de la comédie pure pour le caméléon Keaton. L’adaptation de Shakespeare par Kenneth Branagh lui donne l’occasion de s’épanouir dans la peau de l’incompétent policier Dogberry, qui fait constamment des lapsus. Même au milieu de l’impressionnant casting du film (Keanu Reeves, Emma Thompson, Denzel Washington, Kate Beckinsale…), l’acteur fait des étincelles. 


 

Retour à la vie

En 1988, il étendait son spectre de jeu dans Retour à la vie. Un drame à la dure, l’histoire d’un homme accro à l’alcool et la drogue. Un matin, une femme morte est allongée à ses côtés et l'un de ses comptes en banque a été vidé. Il va alors tenter de se ressaisir en entreprenant une cure de désintoxication. L’un de ses rôles les plus touchants.  


 

Mes doubles, ma femme et moi

Une comédie mineure d’Harold Ramis mais une sacrée performance de la part de Michael Keaton. Il y incarne un contremaître qui ne s’en sort plus entre sa vie de famille et son travail. Quand un chercheur en génétique lui propose de le cloner, il accepte immédiatement. L’acteur incarne donc plusieurs versions du personnage et se cause à lui-même durant une bonne partie de l’histoire. Si le film tien debout, c’est uniquement grâce à Keaton. 


 

Les Croque-morts en folie

Sous ce titre français improbable (c’est Night Shift en VO) se cache une chouette comédie de Ron Howard, où Henry Winkler et Michael Keaton passent une nuit dans une morgue. On est en 1982 et c’est le premier rôle au cinéma d’un acteur qui a déjà tout compris au timing comique. On sent l’ébauche d’un grand comédien.   


 

Le Journal

Sa troisième collaboration avec Ron Howard et malheureusement la dernière. Un film sur la presse et le journalisme mâtiné de comédie, où Michael Keaton excelle au milieu d’un casting all-star composé de Glenn Close et Robert Duvall. On ne serait pas étonné que Keaton soit allé repiocher quelques idées pour son rôle dans Spotlight.