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Le Printemps des comédiens à Montpellier a sonné le gong de la grève qui s’étend désormais à plusieurs théâtres toulousains. La cérémonie des Molières a été l’occasion pour quelques comédiens (Nicolas Bouchaud, Valérie Dréville, Philippe Torreton) de faire entendre la voix et le mécontentement des intermittents du spectacle, en porte à faux avec la nouvelle réforme du régime. Les membres du comité d’experts de la DRAC Ile-de-France Théâtre viennent de refuser de siéger à la dernière commission dans ce "contexte alarmant" : "En raison de la menace qui pèse sur la création artistique et les emplois culturels, nous demandons que l’accord UNEDIC signé par des partenaires sociaux le 22 mars dernier ne soit pas agréé. Nous nous joignons au mouvement de mobilisation déclenché par les intermittents et les précaires et nous demandons la réouverture des négociations sur la base des propositions du comité de suivi.", déclarent-ils unanimement dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue Social ainsi qu'à la Ministre de la Culture et de la Communication.C’est désormais sur le Festival d’Avignon que plane la menace de grève, comme en témoigne le communiqué des intermittents du Festival In d’Avignon que voici dans son intégralité :« Nous, personnel du Festival In d'Avignon, artistes, régisseurs généraux, régisseurs et techniciens, affirmons notre solidarité avec le personnel en grève, dans toute la France.Nous dénonçons fermement le protocole d'accord inacceptable du 22 mars et ses corrections, qui affaiblissent toutes les catégories de travailleurs précaires. Nous exigeons donc le non-agrément par le ministre du travail, comme l'ont déjà demandé de nombreux député(e)s, sénateurs et sénatrices de la majorité gouvernementale.Nous soutenons les propositions du comité de suivi et demandons à ce qu'elles soient entendues par les partenaires sociaux au cours de nouvelles négociations.UNE RÉFORME OUI, MAIS UNE RÉFORME JUSTE!Ces propositions ont déjà été signées par Mr Rebsamen alors qu'il était candidat à la mairie de Dijon et seulement quelques semaines avant sa nomination au ministère du travail. Ce désaveu marque une rupture avec les positions soutenues par le parti socialiste concernant les enjeux de la culture dans notre société et notre quotidien.La nomination du médiateur, Jean-Patrick Gilles, ouvertement d'accord avec l'agrément, n'est pas recevable. Cela ne nous fera en aucun cas reculer dans notre combat.Si l'état devait agréer l'accord du 22 mars, nous nous réservons la possibilité d'appliquer notre droit de grève dès le 4 juillet et le gouvernement en assumera les conséquences.Nous appelons toutes les personnes qui se sentent concernées,  directement ou indirectement, par cette menace à nous rejoindre dans notre lutte et signifier leur mécontentement au gouvernement.PAS DE CULTURE SANS DROIT SOCIAUX! »Et qu’en pense Olivier Py, le nouveau directeur du Festival ?Bien qu’il déclare faire son possible pour que les grèves ne viennent pas entraver le déroulé du Festival, ce qui aurait des conséquences économiques dramatiques, Olivier Py n’en est pas moins solidaire du combat des intermittents du spectacle, affirmant la potentielle annulation du Festival dans le cas où la convention réformant le régime d’indemnisation chômage des intermittents serait agréée par le gouvernement, ajoutant qu’aucun spectacle ne serait possible sans ce système et que les intermittents ne sont « ni des privilégiés ni des nantis » (Source AFP).A suivre...Par Marie Plantin