Toutes les critiques de Un Mari Idéal

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Un Mari Idéal arrive sur nos écrans cette semaine avec une mauvaise publicité. Film de clôture du dernier festival de Cannes, il fut placé là un peu comme Godzilla l'avait été l'année précédente : pour détendre les cerveaux sous pression pour cause de quinzaine endiablée et ralentir les poussées de glaucomes des cinéaddicts qui ne se seraient épargnés aucune projection.
    Donc un film qui ne nous fera pas trop réfléchir et devant lequel on pourra fermer les yeux (glaucome oblige) un film fadasse, sauvé par le seul charme des trois acteurs principaux -Ruppert Everrett, Jeremy Northam et Julianne Moore.L'intrigue digne des meilleurs boulevards, est simple. Brillant député prisé par toute l'aristocratie londonnienne, Sir Chiltren, le mari présumé idéal doit faire face à la féroce Madame Chively. Celle-ci menace de dévoiler au monde qu'il doit sa bonne fortune à diverses malversations. Heureusement son meilleur ami, Lord Goring, tente de le sauver... malheureusement il ne fait qu'empirer la situation.Tiré de la pièce écrite par Oscar Wilde, réputé pour son féroce cynisme, le film reste toujours aux ras des paquerettes. Utilisant l'intrigue au premier degré, Parker oublie qu'elle n'est qu'un prétexte pour mieux critiquer les carcans de l'aristocratie victorienne. Ainsi il ne s'attache qu'aux passions que cette histoire engendre allant jusqu'à glorifier ce monde régit par des codes meurtriers. Avec force gros plans il emballe le tout d'une joliesse insupportable : nous avons droit aux belles calèches, aux robes à frous-frous et aux colonnes en stuc, baignés de couleurs criardes. Ceci fera peut-être rêver les petites filles et les grands-mères guimauves, mais nous irons plutôt soigner notre glaucome chez l'ophtalmo, c'est tout de même plus efficace.Un mari idéal
    De Oliver Parker
    Avec Minnie Driver, Rupert Everett, Jeremy Northam
    Royaume Uni / Etats Unis, 1999, 1h40.