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Si le projet de Schumacher consistait visiblement à réaliser une version contemporaine de L’Attrape-coeurs en plus trash, le cinéaste reste désespérément à la surface des états d’âme de ses personnages, obsédé par son envie de faire hype et se contentant de filmer un acteur de Gossip Girl, une star du rap et une It girl du moment. La surprise vient néanmoins des comédiens, tous crédibles en enfants gâtés désoeuvrés et capables d’estomper une mise en scène bling-bling et un scénario ne jurant que par les ressorts usés de la tragédie grecque. On reparlera forcément d’eux en de meilleures occasions. Pour ce qui est de Schumacher, on ne peut que lui conseiller de jeter un oeil sur Skins, série télé sur le malaise adolescent
qui réussit là où il échoue.
Toutes les critiques de Twelve
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Tous convaincants, mais peu à peu plombés par la sinistrose ambiante. Un peu plus de cynisme et d'humour noir auraient contribué à pimenter le tout !
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Sans arriver à la cheville de Requiem for a dream de Darren Aronofsky, ce film à la réalisation nerveuse et au casting glamour, mais encombré par une voix off parasitaire et une morale à deux balles, suit les rails d'un Bret Easton Ellis. Ça se laisse gouter avec plaisir, mais vous n'en tomberez pas accros...
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Alors qu'un Schumi movie traditionnel prend toujours le temps d'en rajouter une couche, par provoc pure ou simple mauvais goût (et au profit, parfois, d'un vertige pas inintéressant), Twelve se borne au zapping, refusant de s'implanter quelque part (le scénario suit les basques d'un gentil dealer taciturne distribuant une myriade de personnages que l'on confond très vite) et surtout de s'approprier la moindre image.
La petite musique polyphonique (c'est un film choral) atteint un degré de formatage et une constance dans le ronronnement qui vont au-delà du pilotage automatique. On dirait une matière brute, homogène mais divisible (des tranches de Twelve), un peu à la manière des vidéos d'aquarium ou de feu dans la cheminée - deux heures de crépitement garanties. Gardons espoir : Schumacher a déjà somnolé des films du même acabit (Bad company, Le Client, Cousins), un réveil ultérieur est donc encore concevable. -
Joel Schumacher (« Batman Forever », « 8 mm ») livre une chronique sociale de la vacuité adolescente réalisée sans esbrouffe ni esthétisation à outrance, mais sans véritable souffle non plus. Moins toxique que les romans sur le même thème de Breat Easton Ellis, son film vaut surtout par un casting de beaux gosses assez classieux. En particulier, Chace Crawford (« Gossip Girl»), Emma Roberts (la nièce de Julia) et le rappeur Curtis Jackson, plus connu sous le patronyme de 50 Cents.
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Il y a différentes manières de traiter le désordre moral et le chaos, les turpitudes sans plaisir des rejetons de la grande bourgeoisie. Joel Schumacher, fidèle à son habitude, en choisit une particulièrement hypocrite, celle qui consiste à jeter un regard fasciné sur la bêtise et les débordements dionysiaques sans horizon avant de conclure sa charge par une fin sentimentale et moralisatrice relevant du roman à l'eau de rose et destinée, peut-être, à ne pas désespérer complètement un spectateur qui s'est quand même rincé l'œil . Tout cela donne une drôle de mixture.
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Twelve est donc une déception qui, si elle dépasse qualitativement les bécasseries de la série télé précitée, manque d’une empreinte personnelle, celle d’un auteur avec un point de vue fort. Schumacher séduit par le style et l’image, mais cela n’est que de la poudre aux yeux quand il s’agit de sonder les vertiges émotionnels de ces jeunes paumés. Il met en scène le drame dans un crescendo un peu prévisible dont le final explose dans le sang et les larmes. La tragédie qui se voudrait grecque n’est qu’ancienne dans ses ressorts. On en ressort un peu étouffé par l’émotion facile et fatigué par l’omniprésence de la voix-off (Kiefer Sutherland), mais pas pour autant navré. Le divertissement lui fonctionne, principalement grâce à la qualité de l’interprétation et le sens du rythme du cinéaste qui n’a pas sa pareille pour emballer son produit. C’est toujours cela de pris.
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« Un film entre le New York de Bret Easton Ellis et Elephant de Gus Van Sant », prétend le dossier de presse. Très exagéré, en fait. Car c'est Joel Schumacher (Chute libre, Tigerland) qui est aux commandes. C'est donc avec son efficacité coutumière (montage sec et caméra à l'épaule) qu'il décrit la vie (désespérante) de quelques ados de l'Upper East Side (friqués et bas de plafond), accros au « twelve », la dernière drogue à la mode... Après qu'un bodybuildé, dévasté par le désamour de sa maman, a tiré dans le tas, le cinéaste retrouve son goût du moralisme et tire la leçon de cette sinistre histoire : savamment décoiffé sur son lit d'hôpital, le héros, un dealer très mignon (Chace Crawford, vedette de la série Gossip Girl) se fait sèchement remonter les bretelles par son amoureuse, qui lui ordonne de changer de vie. Elle n'a pas complètement tort.