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LA déception du mois. Toute l’admiration que l’on peut avoir pour l’audacieux Soderbergh et son goût de l’expérimentation ne peut rien face à ce bel objet inerte. Références affirmées du cinéaste, Casablanca (Michael Curtiz, 42), La Scandaleuse de Berlin (Billy Wilder, 48) et Le Troisième Homme (Carol Reed, 49) restent aujourd’hui encore des œuvres remuantes, des modèles de rythme, d’efficacité scénaristique et d’agitation émotionnelle. Soderbergh n’en retient ici qu’une image fétichisée, désincarnée, formellement superbe (la mise en scène, le Noir et Blanc et la direction artistique sont « d’époque ») mais d’une déconcertante platitude dramaturgique.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Crimes, mensonges et trahisons ne cessent de faire se retourner une intrigue un brin perverse où l'on ne sait à qui faire confiance quand même les morts peuvent nuire... Ce maniaque de l'image de Soderbergh (...) s'est amusé à tourner en studio et en contrastes noir et blanc, un hommage au cinéma des années 40. On a beau trouver qu'il en fait trop, on se laisse convaincre par les acteurs.
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L’ombre de La Scandaleuse de Berlin et de Casablanca plane sur cette tragédie. L’éclectique Soderbergh a superbement recréé le grain et l’atmosphère des films noirs hollywoodiens des années 40. Mais au point d’en oublier le spectateur. Du coup, cette adaptation de L’Ami allemand ne convainc pas.
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Avoir tourné avec camera et objectifs d’époque a eu, semble-t-il, comme conséquence imprévue d’ôter toute vie, toute énergie, tout rythme à ce récit embrouillé.
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Après les ovnis Full frontal, Solaris et Bubble, ce drame historique a été tourné en studio à la manière de ceux des années 1940. Une entreprise louable quand le cinéaste reproduit les trucages, le noir et blanc, le cadre, l'éclairage de l'époque. Mais l'exercice de style, trop pointilleux, ne tarde pas à exclure le spectateur. Les acteurs n'insufflent aucune humanité à leur personnage. Le ton monocorde, le manque de rythme, l'intrigue ordinaire plongent dans une léthargie dont on a du mal à s'extirper quand les lumières se rallument.
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La lumière est trop âpre, trop moderne, et les péripéties accumulées par cette adaptation relativement brève d'un très long livre conduisent le film vers des considérations déplaisantes.