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Visiblement, Laurie Collyer et Maggie Gyllenhaal ne voulaient pas faire le même film. Deux points de vue se confrontent en effet dans Sherrybaby. D’un côté celui de la réalisatrice, qui ne dévie jamais d’une problématique aussi rigide que limitée : une ex-junkie qui sort de prison a-t-elle droit à une seconde chance ? De l’autre, celui de l’actrice, plein de nuances. Alors que la première ne rate jamais une occasion de « clichetonner » pour quémander de la compassion envers une héroïne instrumentalisée par tout le monde ou presque, la seconde dilue le trait épais de la réalisation et du scénario.
Toutes les critiques de Sherrybaby
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec ce long métrage, Laurie Collyer réalise un grand film sur la réinsertion, l’éprouvant parcours de ceux qui veulent à nouveau s’intégrer à la société et pour lesquels, parfois, cette dernière peut sembler pire que la réclusion. Maggie Gyllenhaal incarne Sherry de bouleversante façon, un rôle qui marquera à jamais sa carrière. On doute et on pleure avec elle, comme par exemple lors de la séquence dans laquelle elle retrouve enfin son enfant. Avec le chef d’œuvre de John Cassavetes, « Une femme sous influence », et le « Claire Dolan » de Lodge H. Kerrigan, « Sherrybaby » compte désormais parmi les plus beaux portraits de femmes seules contre tous de l’histoire du cinéma. Une intense et poignante rencontre avec un être en souffrance mais libre et qui veut retrouver ce qu’elle a de plus cher au monde.
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SherryBaby est avant tout un beau portrait de femme, électrisé par son interprète, Maggie Gyllenhaal. Vacillante sur ses hauts talons, elle porte le film avec l'énergie trouble, le charme froissé d'une Gena Rowlands d'aujourd'hui. Mère célibataire, ex-taularde, ex-junkie, grande gigue paumée, sa Sherry est un feu follet toujours au bord de la flambée fatale ou de l'extinction. Un grand numéro d'actrice.