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Ancré dans les mythes et la culture des ancêtres de Warwick Thornton, ce film est surtout actuel dans sa démarche et sa mise en scène. On n’est pas près d’oublier la manière qu’a le réalisateur de filmer l’ennui de ces vies sans horizon, alors même que l’horizon géographique, battu par les vents du bush, est immense et écrasant.
Toutes les critiques de Samson & Delilah
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La belle idée est d'avoir reliée par le seul son de cette musique [reggae] un espace géographique sans que les différentes parties qui le composent ne soient agencées à l'image. L'omniprésence de la musique, qui au début prête à sourire, finit pas instaurer un malaise. La scénographie déployée pour accompagner une telle partition est elle aussi déconcertante.
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(...) Thornton, sans recourir aux dialogues et par la seule force de l'image, parvient à évoquer la complexité de l'identité, de l'intégration ainsi que du malaise économique social. Sans jamais verser dans la démagogie et en privilégiant une belle émotion farouche.
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(...) C'est sans réflexes cinématographiques, mais avec du cinéma plein l'image, que Warwick Thornton nous cueille et nous amène à suivre leur voyage silencieux au fond des ténèbres.
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Warwick Thornton, réalisateur aborigène, puise dans son itinéraire personnel et travaille sa bande-son (distordue, métallique, étouffée), ses plans (ultracomposés), ses ellipses (brutales). "Samson & Delilah", couronné par la Caméra d’or à Cannes, est à la fois un film politique et une histoire d’amour comme on en voit peu.
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Le spectateur est littéralement plongé dans une atmosphère austère et brûlante qui vaut tous les discours sur l’agonie avérée d’un peuple trop longtemps spolié, acculturé, pris au piège d’une société qui ne tient que par la consommation et, accessoirement, l’hypocrisie de ses bonnes paroles. Caméra d’or méritée à Cannes pour ce beau film engagé qui ne renonce pas à l’humour et dénonce aussi la violence traditionnelle. Il s’agit du premier long métrage « entièrement aborigène » de l’histoire, l’événement cinématographique de l’année en Australie.
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Une chronique filmée brute, sans gras ni pathos, et dont Thornton maîtrise parfaitement la narration, sachant étirer le temps comme le réduire à de sèches ellipses. Délaissant heureusement le discours, Thornton s'en tient au film coup de poing. On s'en plaindra d'autant moins que le cinéaste tient là son passeport pour une belle carrière.
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La carrière internationale de Samson & Delilah sera, on l’imagine, facilitée par la récompense cannoise de la Caméra d’or en mai dernier. Un prix judicieux qui vient couronner un film poétique et audacieux sur une communauté rarement décrite au cinéma, les aborigènes d’Australie centrale.[...] Jamais glauque, toujours subtile et magnifiquement filmée, cette curiosité en forme de pépite venue des terres australes, appartient aux claques cinématographiques qui laissent un souvenir prégnant chez le spectateur.
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Warwick Thornton a obtenu la caméra d'Or du meilleur premier film à Cannes, et rien n'est plus justifié [...] Tous ses plans, d'un rigueur et d'une pureté éclatantes, vont à l'essentiel. Ils sont à la fois d'un grande précision descriptive et absorbés dans le rêve des personnages, leurs liens distants ou serrés avec eux-mêmes. Ce film presque muet évite le pathos comme le folklore. Il parle à cœur ouvert et nous accorde d'emblée à son évidence.
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Samson et Delilah n'est pas spécialement un film comique, mais par comparaison avec l'énorme pâtisserie de Luhrmann [Australia], on a l'impression de devoir ici mastiquer le squelette d'une sauterelle pendant une heure trente pour tout repas.
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Malgré ces chemins sordides que semble prendre le film, Samson & Delilah est une oeuvre lumineuse, belle et pleine d'espoir.
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Leur errance est captivante, difficile de s'expliquer l'intérêt que suscite cette histoire sans paroles. On s'attache aux personnages, à Samson, malgré son addiction à l'essence qui le rend hagard, à Delilah et son acharnement inconditionnel à sauver celui qu'elle a décidé sien. Un joli moment.
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Thornton évite l'écueil consensuel du portrait misérabiliste de jeunesse et ses tentations du tout-psychologisant. Ses créatures conservent une part de mystère, que la caméra n'essaie jamais de violer, préférant capter des bribes comme des sursauts de confession. Si le constat social s'accompagne d'une amertume sincère, le salut reste toujours à portée de dénouement pour les deux amants maudits.
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Grand Prix du Festival des Antipodes, ce film radical compense un rythme trop lent et un scénario minimaliste par une interprétation bouleversante. Une plongée éprouvante aux antipodes du bonheur.
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Au début, on est sous le charme de cette romance muette, rude mais intrigante. Le réalisateur aborigène Warwick Thornthon, récompensé par la Caméra d'or au dernier festival de Cannes avec ce premier film, fait ensuite sombrer ses personnages pour mieux dénoncer le scandale de leur condition. Privés de parole, de ressort, d'espoir, voire d'humanité, au même titre que les quelques Blancs qu'ils croisent, Samson et Delilah pâtissent hélas de tant de complaisance dans la noirceur.
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Pour Warwick Thornton, jeune cinéaste aborigène couronné pour ce premier film par la Caméra d'or à Cannes, ce voyage initiatique dans les ténèbres est chargé d'espoir.[...] Ce beau message est distillé au fil d'un récit mélodramatique, laconique, presque sans dialogues, qui traduit esthétiquement l'immobilité sociale de ces laissés pour compte, leur condamnation à des routines mortifères. Un choix radical, un peu systématique, qui traduit parfois l'ennui par l'ennui, parfois le racisme et la tendresse par des scènes à forte teneur émotionnelle.