Première
par Isabelle Danel
Stéphanie, 16 ans, a grandi à La Courneuve entre une mère toquée et un beau-père violent. Elle se réfugie dans les livres, danse comme une déesse et voudrait s’envoler pour Paris. Transposé par son auteur avec l’aide de Sylvie Verheyde, le roman autobiographique de Sylvie Ohayon revisite les années 80 d’une gamine a priori mal barrée. Ce regard immersif donne une chronique colorée, drôle et nostalgique, avec jean taille haute et chansons de Jean-Jacques Goldman. Si dure soit-elle, la banlieue présentée ici sent encore bon l’amitié, la solidarité, le respect intercommunautaire – malgré quelques dérapages langagiers (trop?) vite oubliés – montrant à quel point la situation s’est enlisée depuis. Dommage que le film se perde dans des scènes convenues et qu’on ait du mal à croire aux adultes, à cette conseillère d’orientation bornée, à ce beau-père pathétique, à la prise de conscience finale de la mère, déphasée tout au long de l’histoire. Pour autant, le portrait de cette jeunesse, incarnée avec fougue par le duo Doria Achour-Soumayé Bocoum, dégage une belle énergie vitale. Un message d’espoir.