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(...) le résultat ressemble moins à une dissertation moralisatrice qu’a une variation « auteurisante » autour du cinéma trash de Jörg Buttgereit (Schramm) où l’horreur reste hors champ. Le refus de diaboliser à tout prix la pédophilie serait intéressant, n’était une certaine autosatisfaction dans le scandale, à l’image de cette fin ouverte au suspense légèrement dégueulasse. Heureusement, l’acteur principal Michael Fuith (révélé dans Rammbock, un film de zombies !) n’a peur de rien, et un formidable plan-séquence montrant un kidnapping raté prouve que, derrière le disciple, se cache un cinéaste encore concerné par le souci de « bien faire mal ».
Toutes les critiques de Michael
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce monstre ordinaire, le réalisateur débutant Markus Schleinzer le filme sans pathos, dans un style tenu jusqu’à l’extrême.
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Markus Schleinzer semble filmer cette histoire oppressante avec le Leica d’Henri Cartier-Bresson : pas de grands mouvements de caméra, ni de bande-son tonitruante, uniquement les bruits du quotidien s’effaçant sous les pas de ce petit bourgeois enfermé dans ses pulsions et son silence. Une fois le film terminé, le plus terrible est bien ce malaise qui nous fait ressentir, deviner, que tous et toutes nous pouvons devenir un jour les complices involontaires d’un autre Michael et d’un autre crime. « Michael » est sous l’exigeante influence du cinéma de Michael Haneke dont le jeune réalisateur fût le directeur de casting. Très certainement le film le plus juste jamais réalisé sur un rapt d’enfant et son bourreau, et qui aurait dû repartir du dernier Festival de Cannes avec une récompense.
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Voilà donc, dans la proche banlieue de nos existences, un film à coup sûr «dérangeant» et «éprouvant». Mais son intérêt et sa grande intelligence, c’est qu’il se penche justement sur ce qui dérange et sur ce qui éprouve.
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On s'installe dans le film, on finit même par être scotché.
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Inspiré de l’affaire Natascha Kampusch, le premier film autrichien de cet ancien collaborateur de Michael Haneke lave de tout discours moralisateur son étude comportementale d’un trentenaire qui, depuis des mois, séquestre un enfant de 10 ans dans le sous-sol aménagé de son pavillon, en abusant de lui. Sans complaisance ni surenchère émotionnelle, prenant le soin de laisser les scènes sexuelles hors champ, il oppose avec une austérité glacée la monstruosité du pédophile et la normalité de son existence. Pour le criminel, la détermination à se créer un univers aussi conventionnel qu’artificiel, pour sa victime une résignation qui l’amène à accepter l’horreur comme une routine. Décor désincarné, violence feutrée, fatalisme de l’aliénation : ce constat de la banalité du mal dénonce un mécanisme de l’aveuglement contemporain et renvoie au passé concentrationnaire.
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Sans concession ni réelle complaisance, Markus Schleinzer dresse le portrait dérangeant d’un pédophile. Mais le discours sur la banalité du mal qui sert l’argument de Michael peine à convaincre, sans doute en raison de la frilosité du cinéaste à embrasser pleinement les difficultés de son sujet.
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Le réalisateur dit avoir voulu "trouver des réponses et chercher à approcher ce sujet de manière franche". Le résultat ressemble au personnage qu'il décrit, d'une tragique banalité.
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Michael est donc un vrai film de feignant en plus d'être une escroquerie intellectuelle et une caricature comique de cinéma autrichien.
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Un film inutile.