Toutes les critiques de Le jour où Dieu est parti en voyage

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Focalisé sur son parcours, le film est d’autant plus impressionnant qu’il ne produit aucun discours sur les motivations des bourreaux et fuit le sensationnalisme, préférant travailler les ambiances d’une nature indifférente à la folie des hommes.

Les critiques de la Presse

  1. Brazil
    par Thomas Roland

    Le jour où... marque donc la naissance d'un cinéaste, Philippe Van Leeuw sait faire preuve d'une maîtrise du récit, aussi bien en tant que scénariste et réalisateur, particulièrement étonnante pour son premier long. Ses choix de mise en scène sont autant de preuves d'une grande maturité artistique.

  2. Chronic'art
    par Sidy Sakho

    Le Jour où Dieu est parti en voyage, à l'origine projet d'un homme désirant exorciser par la fiction l'impuissance qui fut la sienne lorsqu'il n'était que spectateur d'une tragédie lointaine, s'offre aujourd'hui dans l'évidence de sa seule force de frappe esthétique : quel que soit le point d'arrivée de ces figures plus mortelles que jamais (Jacqueline est inspirée d'un personnage réel, dont le sort reste inconnu du cinéaste), la représentation en même temps que la saisie de ces quelques jours d'existence donne une puissante idée de que peut être la réalité sensorielle d'une terreur forcément universelle.

  3. Les Inrocks
    par Thomas Pietrois-Chabassier

    Entre réalisme et naturalisme, le film réussit à concentrer la folie des massacres dans les yeux convulsés de cette femme devenue Eve et zombie à la fois. Mais bien vite, l’argument prend le pas sur l’incarnation et Le jour où Dieu… se la joue plus philosophique qu’il ne peut, veut trop dire, et fait du devoir de mémoire un devoir d’école inachevé au goût de nuit et brouillon.

  4. Le JDD
    par Alexis Campion

    Déchirée entre son instinct de survie et sa nausée d’être toujours de ce monde, Jacqueline incarné par la chanteuse rwandaise Ruth Nirere, est de ceux qu’on ne peut oublier. Un film brut, simple, courageux et inflexible dans sa forme.

  5. Paris Match
    par Alain Spira

    Ce film désespéré, réalisé avec un naturalisme brutal, nous plonge dans l'horreur absolue. Cru jusqu'à l'insoutenable, ce film témoigne d'un drame moderne qui ne doit pas s'effacer des mémoires.

  6. Brazil
    par Véronique Kientzy

    Désireux de transmettre la mémoire du génocide, le réalisateur/scénariste n'a malheureusement pas réussi à donner de l'élan à son projet et le film ne décolle jamais. Le spectateur s'ennuie assez souvent et l'interprétation est assez approximative.

  7. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    (...) ces chutes de tensions et de rythme évidemment dommageables sont balayées par une scène finale saisissante, qui symbolise le chaos vécu par ce pays dévoré par une folie inhumaine. Le plan est large, la caméra à distance de l'horreur quotidienne.

  8. Nouvel Obs
    par Xavier Leherpeur

    Quasi muette, témoignant des massacres pratiqués et filmant sèchement la détresse de cette femme, la première partie du film est saisissante, distillant un sentiment d’effroi et de vulnérabilité putassier. La fin, plus resserrée sur la survivance de l’héroïne dans la nature hostile, reste aussi éprouvante. Mais, hors du contexte, elle perd de sa dimension historique et tragique.

  9. L'Express
    par Eric Libiot

    Malgré de belles séquences, il ne reste, au final, qu'une succession de scènes redondantes (Jacqueline court, Jacqueline se cache, Jacqueline se lave, Jacqueline a peur...) qui annule le sujet du film. Il aurait fallu une mise en scène plus brutale pour emporter le morceau. Refuser à ce point le spectaculaire frise le cinématographiquement correct.

  10. Télérama
    par Victor Juttner

    Sur ce thème, on se souvient de Kigali, des images contre un massacre, documentaire fort de Jean-Christophe Klotz. Et, bien sûr, d'Hôtel Rwanda, de Terry George, fiction poignante, qui avait pris le parti de reléguer la barbarie au second plan. Inutilement lent, Le Jour où Dieu est parti en voyage a du mal à se situer entre le réalisme d'un documentaire et le romanesque d'une fiction. Le message passe donc très bien ; l'intrigue, beaucoup moins.

  11. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    La dignité et la rigueur de la démarche suffisent-elles à justifier la mise en scène fictive d'un crime qui n'a que peu d'égaux dans le siècle ? Pas sûr. [...] Van Leeuw fait parler ses deux personnages en français pendant que les génocidaires (que l'on voit peu à l'écran) hurlent en kinyarwanda. Ce parti pris produit un violent contresens qui fait croire que la langue commune à tous les Rwandais était celle des bourreaux, alors que le français était celle des victimes. Etant donné le rôle de la France dans les événements qui ont conduit au génocide, l'effet est désastreux.