La Noce

Le dernier film de Pavel Lounguine est une farce énorme où se côtoient d'innombrables têtes d'abrutis et une blonde somptueuse. Le résultat est plus que décevant, il fige Lounguine dans un état du cinéma qui devient de plus en plus catastrophique.
La Noce démarre sur les chapeaux de roue avec l'arrivée de Tania. Ravissante et énigmatique, Tania est revenue et elle n'a qu'une seule idée en tête : épouser celui qu'elle aime depuis sa plus tendre enfance.
Le mariage s'organise et l'on pense immédiatement à toutes ces fameuses comédies italiennes, le célèbre Mariage à l'Italienne de Vittorio de Sica ou celui de Giacinto d'Affreux, sales et méchants (Ettore Scola), las, on déchante, la Noce est vide.Lounguine nous ressert à trop fortes doses des saynètes, des sketchs ultra connus (tels que celui de l'ami encombrant et burlesque ou bien celui du flic obèse et idiot qui essaie tant bien que mal de faire respecter l'ordre) et les éparpille sans aucune rigueur scénaristique, sans aucune approche du vrai problème russe (le foutoir économique qui amène les plus jeunes à se marier pour quitter les campagnes) et ne respecte plus le spectateur qui s'attendait à une véritable explosion de nature humaine.Tous les interprètes sont exceptionnels mais ils le sont car nous sommes habitués à les voir dans cet état. Qui dit comédie russe dit « vodka, envolées lyriques, paysages lumineux et blondes aux grand coeur ». Pourtant cette comédie humaine ne nous charme plus, nous lasse même du fait de ces plans bordéliques où le personnage russe danse, boit, se bat et finit par dormir !Comme l'écrivit Jouhandeau : « Il faut que la noce fasse tant de bruit qu'on en parle à dix lieues &raquo. Celle de Lounguine est définitivement ratée.La noce
De Pavel lounguine
Avec Alexandre Semtchev, Andrei Panine, Marat Basharov
France / Russie, 2000, 1h54.