L'éventail de Lady Windermere

(...) le film est un bijou. De rares cartons explicatifs ponctuent l’intrigue. C’est visuellement – au moyen de ses décors, de ses mouvements de caméra – que Lubitsch parvient à restituer la férocité de la pièce d’Oscar Wilde. Et son amertume. Certes, le dénouement, d’une rare insolence, fait triompher le happy end.

Ce scénario de théâtre de boulevard, qui finit par faire triompher la liberté d'esprit sur l'ordre bourgeois paralytique, est l'occasion pour Lubitsch de jongler avec les ressources d'un art cinématographique qu'il porte à son sommet.

Deux hommes d’esprit, Lubitsch et Wilde, réunis par cette comédie des apparences qui mêle quiproquos, mensonges et ironie. Jacques Cambra et Roch Havet, pianistes et improvisateurs, sont les coauteurs de la partition musicale originale qui accompagne le film.