Insoumis

Montréal,1966. Le lycéen Jean Corbo s’engage dans le Front de libération du Québec, un mouvement radical qui vise à s’affranchir du Canada anglophone par la violence. Tiré de faits réels, ce récit historique s’ancre dans un contexte mondial de décolonisation et de révolution mais frappe avant tout par la solitude du héros, jeune garçon en plein trouble identitaire qui se coupe trop vite de son enfance. S’approchant par moments des tragédies familiales de James Gray ("The Yards", "The Immigrant"), ce ténébreux biopic laisse ainsi la glorification et la frénésie narrative de côté pour se concentrer avec émotion et gravité sur le portrait atemporel d’une innocence sacrifiée.

Si l’on veut prendre une leçon d’histoire québécoise, "Insoumis" offre une occasion, rare. Si l’on veut voir un film qui met en scène la politique et l’histoire avec les moyens du cinéma, il faut chercher ailleurs.

Inspiré par l'histoire de Jean Corbo, le film voudrait saluer la révolte de la jeunesse tout en dénonçant sa naïveté. Le propos est à la fois confus et sentencieux.