Toutes les critiques de Indigene d'Eurasie

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Rivière

    Chantre d’un cinéma longtemps prostré et silencieux, Sharunas Bartas tente de réaliser un polar conventionnel mettant en scène un dealer lituanien sans attaches (l’« indigène d’Eurasie » du titre). Allégorie de l’Europe inhospitalière, genre qui a produit beaucoup d’oeuvres chichiteuses et distantes, son film est au contraire plus incarné et maintient l’attention. Il n’est pas exempt de maladresses, mais elles ne sont pas forcément rédhibitoires. Et comme dans toute série noire qui se respecte, il y a une jolie fille qui ne joue pas très bien.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    De nombreux films ont été faits sur les circuits de la drogue et de la prostitution qui relient l'Europe orientale à l'Europe occidentale. Mais aucun n'a abordé ce sujet comme le fait Bartas, dans un film de genre dont les personnages, irradiant de dignité, échappent à tout jugement moral. Ballottés par le vent de l'histoire, embarqués dans une course violente, mortifère, ce trafiquant instruit, généreux, fatigué et cette prostituée volontaire, forte et même partiellement responsable de son sort sont des figures tragiques de leur temps. Des héros modernes.

  2. Paris Match
    par Alain Spira

    Avec son physique à la Daniel Craig, l'acteur-réalisateur crève l'écran de son "est-terne" jarmushien où les trajectoires elliptiques des personnages dessinent la carte d'une Europe mondialisée menaçante. Malgré des clichés, Bartas nous propose une oeuvre violente, lente et subjugante.

  3. Télérama
    par Jacques Morice

    L'Europe est vue com­me une zone de transit, décors désaffectés, hommes patibulaires. Ça parle, ça bouge (un peu plus que d'habitude), mais platement, la mystique sourde qu'on aimait tant chez ce cinéaste ayant disparu. Les acteurs ne sont pas toujours bons, Bartas le premier, qui a du mal à convaincre avec sa tête d'enterrement. Sauf dans la course-poursuite près de la frontière où, pourchassé par les flics, il s'enfonce dans les marécages et les bois, puis ré­apparaît, nu et recroquevillé, près d'un feu. Belle image de sauvagerie mélancolique con­forme au titre. L'une des rares, hélas.