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Insensible à à peu près tout sauf aux gros nichons, Henry est un bel enfoiré. Assurément le plus caustique et sarcastique de l’année 2010, le film de Francis Kuntz présente un héros si détestable qu’il devient presque impossible de le haïr réellement. Interprété par son réalisateur, Henry, gros naze chevronné se fout royalement des autres et fascine à un tel point qu’on en vient, en fin de compte, à se détacher totalement de toute valeur pour simplement jouir du spectacle de ce misanthrope et des sales tours qu’il joue à son entourage. Reconversion réussie pour le journaliste Grolandais qui donne vie avec sincérité à ce vieux garçon aigri et « je-m-en-foutiste », secondé par une Elise Larnicol géniale en dépressive soumise à son odieux grand frère. Si le film pèche parfois par maladresse et excès de bonne volonté, le résultat se regarde avec une vraie satisfaction immorale.
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En perpétuel équilibre entre farce et caricature, Kuntz amuse mais n'exagère jamais, toujours à la mesure d'un personnage dont la médiocrité est à la fois une force et une faiblesse (...). Étonnamment, Kuntz évite aussi de provoquer le dégout. La parenté de Kuntz avec ses complices de Groland est évidente, mais il se pose surtout en hériter de Jean Yanne, dont il a l'esprit de provocation et une salutaire absence de pudeur quand il s'agit d'incarner l'ignominie.
Toutes les critiques de Henry
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le second degré étant évident, on savoure la saloperie du type et ses déconvenues - car il en a : la morale est sauve. Et on le regrette un peu, persuadé d'assister à un nouveau Le bonheur a encore frappé (Jean-Luc Trotignon, 1986), sommet de mauvais goût assumé. Ici, l'incorrection manque de trash mais revigore quand même un humour français inodore à force d'être consensuel.
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Henry est un film qui donne envie d'avoir envie, et d'imaginer la suite.
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Après ses camarades Delépine et Kervern, c'est au tour de Kafka alias Francis Kuntz, reporter extra-veule dans Groland, de transposer sur grand écran l'humour grinçant de l'émission de télé. Là où les premiers manifestent de vraies ambitions cinématographiques (que confirmera Mammuth, le 21 avril), le second, épaulé par son complice Pascal Rémy, se contente d'une suite de sketchs bêtes et méchants -mais souvent drôles. Seul fil rouge : l'attente du moment où les agissements de ce manipulateur pathologique vont se retourner contre lui. Ça ne manque pas, heureusement, d'arriver...
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Succession de situations anecdotiques autour d’un pauvre type exécrable qui se met tout le monde à dos, "Henry", tourné à la va-comme-je-te-pousse, parvient même à ringardiser son humour désespérément méchant. "S’il n’était pas si minable, ce serait une véritable ordure", disait l’accroche, prometteuse. On attend encore le film qui va avec.
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Il était peut-être dans les intentions des réalisateurs, Kafka (pseudonyme de Francis Kuntz, comique nancéen et contributeur régulier aux actualités grolandaises) et Pascal Rémy de faire rire.
C'est un échec. Mais ils ne réussissent pas plus à faire naître le malaise. Question de jeu sans doute.
Kafka (la plus scandaleuse appropriation de patronyme depuis la Xsara Picasso) travaille à l'économie, alignant des dialogues sans intérêts d'une voix traînante.