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Comédie d’anticipation, ce premier film est une mise en situation absurde : comment sortir le pays de la crise constitutionnelle dans laquelle il est plongé, alors qu’il est dirigé par un président bouffon affublé du sobriquet de Bird ? En formant un cabinet de réflexion qui réunit des éléments représentatifs de la société. Au-delà de la parabole grinçante et caricaturale plutôt amusante, Gaz de France se présente comme un film-concept difficile d’accès : il théorise un peu trop sur le pouvoir défaillant de la parole (dialogues plats) et sur celui factice de l’image (décors en numérique). Ce ton iconoclaste, accentué par la présence de Philippe Katerine et par la musique de Bertrand Burgalat, détonne cependant dans le paysage français.
Toutes les critiques de Gaz de France
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec une étonnante économie de moyens, un décor minimaliste et une poignée d'acteurs talentueux (notamment Olivier Rabourdin, vu dans Eastern Boys, de Robin Campillo), le cinéaste nous enferme dans un étrange huis clos.
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Et la comédie loufoque de peu à peu se muer en cauchemar éveillé, parfois drôle, parfois plus du tout, mais bizarre, toujours.
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C'est absurde, drôle, pertinent et jubilatoire.
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Benoît Forgeard (...) signe aujourd’hui avec Gaz de France une manière de premier long-métrage, le plus étrange, parions-le, que vous aurez vu depuis longtemps.
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"Gaz de France" est avant tout une sorte d’installation vidéo, un peu raide et accidentée, avec des accès de bizarrerie parfois disproportionnés, des idées fixes déconcertantes.
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La fiction rame dur par moments, dévitalisée par un goût pour l’absurde un peu trop radical pour fonctionner sur la durée d’un long-métrage. Mais on s’y attache, pour ce désir qui la sous-tend de mettre à l’épreuve l’idée de "l’imagination au pouvoir", utopie situationniste qui ne s’incarne plus nulle part depuis longtemps, alors même qu’on en aurait tant besoin.
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Après une hilarante scène d’ouverture qui met en scène le couac télévisuel, Forgeard fait un choix de récit conforme à ses habitudes : en emmenant tout ce petit monde dans les sous-sols de l’Élysée, il prend le parti du décalage – aborder de biais la fable politique qui l’attendait – et cède sur le terrain d’une ambition narrative qui aurait pu faire place à plus d’ampleur.
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Ce que ce déboulonnage excentrique des codes de la com politique a de séduisant est contredit par un enlisement progressif, à mesure que le film enterre, littéralement, ses personnages dans un bunker.
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La folie du projet reste malgré tout assez cérébrale. La satire est de bon aloi, pointant l’aspect pompeux et l’incompétence de certains dirigeants, mais elle est un peu laborieuse.
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Ajouté à l’ennui, un relatif esprit de sérieux se déploie aussi vite et méthodiquement que se raidit une mise en scène indigeste et sans élan.
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C’était soit un excellent début de scénario, soit une fausse bonne idée de stoner à laquelle quelqu’un, un producteur par exemple, aurait dû mettre le holà une fois le trip terminé. A voir Gaz de France (...) on a peur de pencher pour la seconde option.
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C’est amusant par instants, lassant très vite, anodin souvent. Le numéro de Philippe Katerine, surtout, retient l’attention.
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(...) la réalisation se traîne, engourdie, et les bons mots se font désirer. Le résultat s’assimile à une comédie atone tout juste malicieuse, pas si caustique.
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Au fur et à mesure que n'avance pas l'intrigue, la cellule de crise, qui produit ânerie sur ânerie, est invitée à descendre de niveau en niveau. Le spectateur finit au 36edessous.